Par akademiotoelektronik, 09/02/2022

Opéra royal de Versailles: «Tout pour la musique!» Fermer le panneau Ouvrir le panneau Plume Le Figaro App -icon - 512px V1 1 - Style/Logotypes/Le Figaro/Apps/jeux

Par Ariane Bavelier Publié , Mis à jour

Après une année de fermeture, la nouvelle programmation signe un redémarrage en fanfare.

L’Opéra royal de Versailles, bonbonnière bleu et or construite pour le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette, peut bien s’orner de Cupidon, il cache aussi des furies. Elles ont bien failli étouffer la musique au cours de la terrible année 2020-2021. Quelle pythie l’aurait prophétisé? Sur le papier, l’Opéra royal fêtait ses 250 ans, la brochure annonçait une saison avec tambours et trompettes, à la démesure de l’événement. La malédiction du Covid a frappé. Portes closes au théâtre et, surtout, caisses tragiquement vides.

Les spectacles de l’Opéra étaient financés grâce à la manne des Grandes Eaux. Celles-ci étant restées dormantes, en peine de spectateurs confinés et de touristes assignés à résidence au loin. Le silence allait-il devenir maître de céans?

C’eût été un drame! Depuis la restauration en 2009 de ce joyau décoré par Pajou, il avait fallu treize ans d’une programmation menée de main de maître par Laurent Brunner pour installer Versailles comme une des capitales de la musique baroque. William Christie, John Eliot Gardiner, Leonardo Gracia Alarcon, Cecilia Bartoli, Raphaël Pichon… Ces grandes pointures qui servent le répertoire de Salzbourg à Londres avaient trouvé du sens à mettre Versailles sur leur parcours: c’est un des plus beaux berceaux de cette musique-là. Encore aujourd’hui, Laurent Brunner a su y faire éclore une nouvelle génération. Ainsi Valentin Tournet ou Gaétan Jarry.

Programmation somptueuse

Alertés par la catastrophe, les dieux de l’Olympe ont volé au secours. L’État a apporté une aide particulière et les Amis de l’Opéra royal ont créé une fondation pour renforcer leur soutien. La bonbonnière bleu et or rouvre cette année avec une programmation somptueuse, Atys de Lully, Le Palais des sortilèges de Rossi, Alcina de Haendel, Platée de Rameau… dans de nouvelles productions, une centaine de concerts et un conséquent hommage à Molière, né en 1622, qui a compagnonné avec Lully et Charpentier. La musique reprendra aussi ses quartiers dans la Chapelle royale, restaurée de la charpente aux huisseries et aux dorures, après trois ans et demi de travaux. Le plus beau? La lumière entrant à flot par les «glaces blanches», ou vitraux.

«Pendant le second confinement, la musique a continué», se souvient Catherine Pégard, présidente du Château de Versailles. «Nous avions proposé aux artistes d’enregistrer ici les spectacles programmés. Cela nous a permis de garder la trace de ces concerts à travers notre label de disques Château de Versailles Spectacles. Alors que le château était entièrement fermé, ces enregistrements apportaient une tension qui nous est indispensable. Passer devant la chapelle et entendre une répétition brisait le silence dans lequel on vivait jour après jour. Il y avait encore de la musique à Versailles. Comment imaginer qu’elle s’y arrête?»

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