Par akademiotoelektronik, 16/06/2022

L'EnerGeek Déchets radioactifs : le stockage géologique profond plébiscité par les experts Rédigé par : La Rédaction prochains événements :

C’est une avancée pour la recherche sur la gestion des déchets nucléaires de haute activité à vie longue. Après trois ans de travail, le groupe d’experts chargé d’évaluer l’impact socio-économique du projet Cigéo a rendu ses conclusions à la fin du mois de mars et répond aux inquiétudes sur le stockage profond des déchets radioactifs. Des résultats réconfortants pour l’ANDRA, dont la solution semble, après plus de vingt ans de débats et de réflexion, gagner l’assentiment de la communauté scientifique.

Fin du débat pour la communauté scientifique ?

Que faire des déchets de haute activité et de moyenne activité à vie longue issus -entre autres- de l’industrie électronucléaire ? S’ils ne représentent qu’une infime minorité des déchets radioactifs –environ 3,1 %-, les déchets de haute et moyenne activité à vie longue ne peuvent être conservés durablement en surface sans une surveillance permanente. Le reste des déchets est, en grande partie, globalement sans risque sanitaire pour l’homme et son environnement.

Si la loi Bataille du 30 décembre 1991 s’était attachée à approfondir plusieurs scénarios, dont la séparation / transmutation, l’entreposage de longue durée en surface et le stockage en couche géologique profonde, les données scientifiques et les évaluations de sûreté conduisent les experts à privilégier le stockage géologique profond, jugé plus sûr pour les générations futures.

« L’idée est que les radioéléments finiront par sortir. Mais on sait en combien de temps. Ce temps est très long et suffit pour garantir l’innocuité des radioéléments pour l’environnement biologique dont il doit être absolument isolé » expliquait Christian Simon, universitaire, dans nos pages le lundi 2 mars 2020.

L'EnerGeek Déchets radioactifs : le stockage géologique profond plébiscité par les experts Rédigé par : La Rédaction prochains événements :

Différentes options et plusieurs scénarios étudiés

Les différentes options étudiées l’ont été au prisme de deux scénarii. Dans le premier, nos sociétés connaissent à l’avenir une stabilité et une prospérité relative, permettant le maintien de la paix sociale et des institutions publiques. Un scénario qui, selon les probabilités dressées par les experts, a 90 % de chance d’advenir. Dans le second, des crises systémiques frappent nos sociétés, qui sombrent peu ou prou dans un effondrement social, économique et politique. Un scénario catastrophe cependant peu envisageable, selon les scientifiques.

Des options alternatives au lancement immédiat et complet du projet ont été scrutées. La première d’entre elles est le lancement de la phase industrielle pilote de CIGEO, pour ne stocker cependant que les déchets moyenne activité à vie longue, tout en maintenant la recherche pour les déchets de haute activité. La seconde promeut le lancement de la phase industrielle pilote de CIGEO, sans pour autant y stocker de déchets afin de privilégier la recherche de solutions alternatives. La troisième, plus radicale, est le report des investissements de CIGEO au profit de la recherche. Mais, selon les experts, le lancement immédiat du projet CIGEO est préférable aux solutions alternatives, notamment pour sa capacité à protéger les générations futures des éventuelles difficultés auxquelles elles pourront faire face.

À l’échelle internationale, le stockage en couche géologique profond est une option privilégiée par les différents Etats ayant recours à l’atome. Les autres solutions avancées, comme l’entreposage, la séparation / transmutation ou encore le stockage en forage, souffrent encore d’un déficit de maturité opérationnelle ou d’un manque de prise en considération des générations futures. De même, selon les experts, le stockage en couche géologique profond est le seul à respecter le principe de réversibilité, exigé par les parlementaires.

L’évaluation socio-économique du projet a aussi fait l’objet d’une attention toute particulière du Secrétariat général à l’investissement qui, sous la forme d’une contre-expertise, a rendu un avis positif sur ce dossier épineux, mais pour lequel un début d’unanimité scientifique semble se dessiner.

Mots clés: