Par akademiotoelektronik, 29/03/2022

Webcam : le bout de scotch pour la masquer, vraie ou fausse bonne idée ?

À l’heure où les visioconférences, FaceTime et autres Snapchat font désormais partie de notre quotidien, les webcams et caméras à selfie sont pour ainsi dire omniprésentes dans les foyers. Intégrées

de facto

sur nos ordinateurs portables, tablettes électroniques et smartphones, elles sont même devenues incontournables tant dans le cadre professionnel que personnel, que ce soit pour garder le contact avec ses proches, plus étroitement que par un simple coup de fil – le confinement l’aura bien prouvé – ou pour les influenceurs en herbe, qui se font une joie de se mettre en scène sur les réseaux sociaux. Mais avez-vous déjà songé à ce que ces petites caméras peuvent voir (et enregistrer) quand vous avez le dos tourné ?

Certains sont déjà préoccupés par cette question, aussi connaissez-vous nul doute au moins une personne de votre entourage qui a placé un petit bout de scotch, un post-it voire peut-être même un pansement sur la webcam de son laptop. Excès de précaution voire pure paranoïa, pensez-vous ? Vous ne risquez pas de la laisser allumée par mégarde puisque vous ne vous en servez jamais, vous dites-vous ? Et au pire, qu’est-ce qui peut bien arriver ?

Comment on peut être espionné par sa propre caméra

Le problème, c’est que votre caméra peut être hackée. Que vous vous en serviez ou non, que vous ayez oublié de l’éteindre ou non, potentiellement n’importe quel esprit malintentionné peut en effet y avoir accès, via un malware qui lui donne le contrôle de l’appareil et lui permet ainsi d’enregistrer, à distance, une vidéo de vous et de tout ce qu’il se passe devant l’objectif sans que vous en ayez la moindre idée. Vous pensez que vous le verriez, si tout d’un coup votre webcam s’enclenchait, grâce au petit voyant qui sert justement à signaler quand elle filme ? Autant vous dire que les pirates du web savent ce qu’ils font, et qu’ils vont facilement la désactiver, cette LED...

C’est ainsi, pour la petite information, qu’un spyware (ou logiciel espion en français) du nom d’InvisiMole a fait des ravages pendant des années, œuvrant depuis 2013 à l’insu de tous jusqu’en... 2018 ! Capable, entre autres choses, d’enregistrer des vidéos et même de l’audio sur les ordinateurs piratés, il s’introduisait via une simple pièce jointe envoyée par mail et restait ensuite indétectable. C’est d’ailleurs pourquoi, on ne le dira jamais assez, la vigilance est de mise face à des courriels provenant d’expéditeurs inconnus qui contiennent des fichiers joints. L’ombre d’un doute ? Ne cliquez surtout pas dessus !

Webcam : le bout de scotch pour la masquer, vraie ou fausse bonne idée ?

L’exemple Mark Zuckerberg

Bon d’accord, mais ne suffit-il pas de faire attention dans ce cas ? Et en cas de négligeance passagère, n'est-ce pas à éviter de tels désagréments que servent les antivirus ? Le truc, c'est que les systèmes de sécurité ont beau être améliorés régulièrement – d'où l'importance, au passage, des mises à jour –, il y aura toujours des petits malins capables de trouver de nouvelles failles. La preuve que la menace est bel et bien réelle, c’est quand le spécialiste par excellence de l’IT se plie lui-même à cette pratique aussi rudimentaire qu’efficace qu’est de coller un petit bout de scotch sur sa webcam. On parle de Mark Zuckerberg.

Dans une photo qu’il a lui-même publiée en 2016 pour célébrer les 500 millions d’utilisateurs sur Instagram, on voit en effet le patron de Facebook (la maison-mère) à son bureau, avec donc son ordinateur portable à ses côtés. Et sur celui-ci : un petit bout de bande adhésive non seulement sur la caméra mais aussi sur le micro... Si même le petit génie de la Silicon Valley se méfie, lui qui gère pourtant une entreprise pas franchement des plus soucieuses de la vie privée, ne devrait-on pas en faire autant ? Bon, certes, on imagine bien que les moindres faits et gestes (et d’autant plus conversations) de Mark Zuckerberg pourraient valoir de l’or pour les hackers, ce qui en fait une cible particulière. Mais vous, qui pourrait bien s’intéresser à votre banal quotidien ?

Le chantage à la webcam

Eh bien malheureusement, le tout un chacun peut parfaitement être exposé lui aussi. Pourquoi ? Pour des rançons, tout simplement. Car si vous n’avez peut-être pas des informations ultras sensibles à divulguer, sans doute n’aimeriez-vous pas non plus voir une vidéo de vous dans votre intimité la plus totale – et pas simplement en train de manger un bol de céréales, mais vous l’aurez compris – circuler librement sur la Toile. C’est pourquoi les hackers pratiquent du chantage, parfois même sans avoir réellement un tel enregistrement, espérant simplement que la victime ne prendra pas le risque et paiera la rançon...

Et le fait est que cette pratique est de plus en plus répandue dans l’Hexagone. D’après le rapport annuel de la plateforme gouvernementale dédiée à la cybermalveillance, les victimes de ce que l’on appelle ainsi "chantage à la webcam" représentaient en 2019 pas moins de 38% des plaintes enregistrées pour cyberattaque – un chiffre global d’ailleurs sérieusement en hausse, passé de 28 000 en 2018 à plus de 90 000 l’an passé.

Alors qu’il faut de toute évidence rester sur ses gardes de manière générale sur la Toile, voilà qui donne de quoi réfléchir au sujet de ce petit bout de scotch. Surtout au vu du peu d’investissement que cela implique ! Soulignons qu’outre les ordinateurs portables, de toute évidence, il ne faut pas oublier les tablettes, elles aussi dotées d'une caméra qui peut tout autant attirer les regards indiscrets si vous placez notamment l'appareil sur un clavier ou même un support relevé... On ne peut ainsi que vous recommander de coller également une bande adhésive sur le poinçon de votre ardoise électrique.

Et pour une protection maximale, on vous propose de découvrir le service SFR Sécurité : un garde du corps numérique garantissant une navigation sécurisée, la protection contre le vol de données et un antimalware qui protège des applications et logiciels malveillants.

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Sources :

01 Net, New York Times, Cybermalveillance.gouv.fr, 20 Minutes

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