By akademiotoelektronik, 12/09/2022

Fin de l’engagement chez Orange et SFR, quel avenir pour leurs filiales low-cost ?

Les chiffres de l’ARCEP (le gendarme des télécoms français) parlent d’eux-mêmes : les mobinautes de l’hexagone plébiscitent les forfaits sans engagement à plus de 78 %. Ce chiffre gagne 1% supplémentaire tous les ans. Pour capter ces abonnés qui chérissent leur liberté, les trois grands opérateurs historiques ont créé des filiales à bas coût, sans boutiques, dont le support et la gestion n’existent qu’en ligne. Elles se nomment Sosh pour Orange, RED pour SFR et B&You pour Bouygues Telecom. Ce dernier n’a rien annoncé pour le moment, mais il serait curieux qu’il ne suive pas aussi le mouvement avec ses forfaits. Si Orange et SFR passent au sans engagement quels avantages laissent-ils aux low-cost ?

Pas ou peu de baisse des prix chez Orange

Le renoncement au sacro-saint système d’engagement sert aussi à simplifier leurs différentes formules. Leader du marché, Orange offre donc de la flexibilité à ses abonnés mais sans baisse de prix sur ses principaux forfaits. Les offres 4G : 2 heures d’appels — 100 Mo, 2 heures d’appels — 20 Go et 10 Go avec appels illimités restent avec les mêmes promotions les 12 premiers mois puis majoration pour la seconde année. Ils coûtent respectivement 2,99€ puis 7,99€, 13,99€ puis 18,99€, et 21,99€ puis 26,99€. Le forfait 4G à 70 Go voit son prix baisser, il s’affiche désormais à 14,99€ puis 29,99€. Chez l’opérateur, le passage au sans engagement touche aussi les formules en 5G (absentes chez Sosh cantonné à la 4G). Elles comprennent un forfait 120 Go à 20,99€ la première année puis 32,99€, 130 Go à 29,99€ puis 44,99€ et enfin, 200 Go à 49,99€ puis 64,99€. Les enveloppes de data se montrent plus généreuses à des tarifs légèrement inférieurs.

Les forfaits d'Orange en détail >

Avec SFR, c’est bien plus cher !

De son côté, SFR propose plusieurs forfaits 4G+ en s’alignant un peu sur les prix d’Orange. Ainsi l’offre avec 2 heures d’appels et 100 Mo est facturée 3 euros la première année puis passe à 8 €/mois. Les deux formules avec appels illimités, l’une avec 5 Go et l’autre avec 80 Go coûtent, respectivement 12€ les 12 premiers mois puis 17€ et 15€ puis 30€. Quatre forfaits 5G appels illimités complètent le catalogue de la marque au carré rouge. Avec 90 Go de data, la facture s’élève à 20€ la première année puis passe à 32€, celui avec 120 Go passe de 29€ au bout de 12 mois à 44€/mois, pour 160 Go le prix promotionnel de 49€ passe à 64€. Enfin, SFR commercialise une formule « tout illimité » tarifée 60€ la première année puis 75€.

Toutes ces offres sont bien entendu vendues sans mobile. Dans le cas du besoin (ou de l’envie) d’un smartphone à prix préférentiel, les deux opérateurs vous obligent à vous engager : en général 12 mois chez Orange et 24 chez SFR.

Fin de l’engagement chez Orange et SFR, quel avenir pour leurs filiales low-cost ?

Les forfaits de SFR en détail >

Les low-cost sont-elles toujours avantageuses ?

Chez Sosh, la filiale d’Orange, on accède à quatre offres qui vont de 100 Mo pour 4,99€ à 80 Go à 14,99€ en passant par 60 Go à 13,99€ et 70 Go à 24,99€. En effet, les offres à 14,99€ et 13,99€ prendront fin le 31 janvier 2021. On déplore l’absence totale de forfait 5G.

Les forfaits de Sosh en détail >

Chez RED, la subside de SFR, on trouve des forfaits 4G à partir de 5€ par mois pour 5 Go qui vont jusqu’à 130 Go pour 19€. Des volumes de data intermédiaires existent avec 30 Go pour 10€, 70 Go pour 13€ et enfin, 100 Go à 15€. Une seule formule 5G figure au catalogue : 130 Go au tarif de 24€.

Les forfaits de RED en détail >

B&You, dérivée de Bouygues Telecom, offre des forfaits mobiles 4G sans engagement de 100 Mo à 130 Go à des tarifs alignés sur ceux de ses concurrents, en particulier RED. L’opérateur compte aussi une formule 5G qui octroie une enveloppe de 130 Go pour 24,99€.

Les forfaits de B&You en détail >

Le risque de cannibalisation

Ce changement de paradigme fort : l’abandon de l’engagement par les deux grands opérateurs historiques pourrait s’avérer dangereux pour leurs filiales low-cost. En proposant peu ou prou les mêmes forfaits et avec la mise en avant de cette flexibilité, ils chassent sur les mêmes terres. Le risque de « cannibalisation » d’une marque par une autre, qui appartiennent à la même maison-mère peut être réel. Laetitia Orsini Sharps, directrice des offres multiservices d’Orange a expliqué à nos confrères de 20 minutes ce revirement concernant l’engagement et expose sa stratégie en détail : « Il s’agissait des codes historiques sur le marché du low cost. On a décidé de les casser. ». Elle poursuit : « Sosh a pour objectif de s’adresser à des clients plus indépendants, plus autonomes, qui savent exactement ce qu’ils veulent, sans conseil ni accompagnement. Ce sont des tarifs qui restent très attractifs et sans mobile ».

Conscient de la volatilité des mobinautes français, surtout des plus jeunes, Orange a donc décidé de ne plus les retenir par une forme de contrainte. Mais, l’opérateur a conservé la pratique qui consiste à majorer le prix de l’abonnement mensuel, une fois les douze premiers mois échus. En effet, les boutiques officielles, les conseillers de vente, les différentes dispositions commerciales et le support téléphonique induisent des frais que ne supportent pas les filiales low-cost. Un élément qui constitue une des leurs forces.

Les low-cost marquent des points

Les filiales à bas coût ont la faveur des mobinautes français, car elles cumulent plusieurs avantages. Si l’absence d’engagement a compté comme leur premier facteur de succès, d’autres éléments entrent en ligne de compte. D’une part, elles bénéficient d’un réseau et d’une infrastructure fiables. Ainsi, les abonnés de Sosh peuvent compter sur le maillage dense assuré par Orange, tout comme les clients de RED grâce au travail de SFR, notamment sur le déploiement de la 5G. D’autre part, les filiales low-cost proposent des tarifs intéressants, mais avant tout pérennes : pas de majoration au bout des douze premiers mois. De plus, leur tarification et leurs offres se montrent explicites et claires. Les opérateurs historiques multiplient parfois les formules avec des options, des remises spéciales et d’autres suppléments qui, bien souvent, rendent les contrats incompréhensibles. Avec le développement de l’accès au numérique et les formations pour seniors, le fait que la souscription et la gestion du forfait se passent en ligne ou via une application mobile ne constitue plus un handicap. Ce « tout numérique » permet un gain de temps, une réactivité en cas de souci, le tout associé aux bénéfices habituels du digital (de chez soi, peu importe le jour et l’heure).

Le seul petit bémol concerne la 5G présente chez RED et B&You avec un seul forfait. Le déploiement de cette technologie se poursuit et les mobiles compatibles commencent doucement à se démocratiser. Bref, à moins d’être un « early adopter » fanatique, il vaut mieux attendre une couverture correcte du territoire avant de basculer. En définitive, les opérateurs historiques abandonnent l’engagement, un geste fort, mais dont la portée se révèle plus symbolique qu’autre chose. Les low-cost ont encore de beaux jours devant elles.

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