Podle akademiotoelektronik, 15/04/2022

Titres restaurant: le plafond de 38 euros sera-t-il maintenu après le 31 août?

L'an passé, le gouvernement a assoupli les règles d'utilisation des titres restaurant pour soutenir les restaurateurs. Un coup de pouce censé prendre fin le 31 août prochain.

La mesure était présentée comme "un outil puissant de la relance de l’activité des restaurateurs". Après le confinement du printemps 2020, le gouvernement décidait de modifier les règles d’utilisation du titre restaurant. Depuis plus d’un an maintenant, les quatre millions de salariés français qui en bénéficient peuvent utiliser ce moyen de paiement les dimanches et jours fériés. Le plafond quotidien a lui été relevé de 19 à 38 euros, tandis que les titres émis en 2020 ont vu leur date de validité être prolongée au-delà de fin février.

Et le bilan est largement positif: "Il y a eu un réel retour, ces mesures ont tout de suite porté leurs fruits", observe Romain Vidal, président du collège des restaurateurs au sein de la Commission Nationale des Titres Restaurant (CNRT). Selon lui, le ticket moyen du ticket restaurant a progressé d’environ 4 à 5 euros grâce au relèvement du plafond, et même de 7 euros chez Edenred. Et les émetteurs ont constaté une hausse de son utilisation le dimanche comprise entre "5 et 10 points".

Mais ce coup de pouce aux restaurateurs n’est que temporaire. L’assouplissement des règles décidé en juin 2020 doit prendre fin le 31 août prochain. Et rien n’indique pour l’heure qu’il sera prolongé. Contacté, Bercy dit être "en train de faire l’analyse de la situation" et assure que "la décision n’est pas encore prise". Le gouvernement devrait trancher "après la mi-août". L’enjeu est de taille: le marché des tickets restaurant pèse 7 milliards d’euros en France.

Une prolongation qui dépendra de l'ampleur de la reprise

Titres restaurant: le plafond de 38 euros sera-t-il maintenu après le 31 août?

Un retour aux règles d’avant-crise impliquerait le rétablissement du plafond à 19 euros et la fin de l’utilisation des titres restaurant les dimanches et jours fériés. Les tickets émis en 2020 ne seraient quant à eux plus valables à partir du 1er septembre. Pour Romain Vidal, la décision de l’exécutif dépendra avant tout de l’activité estivale des restaurateurs et de la valeur des titres restaurant dont disposent encore les salariés:

Il s’attend néanmoins à ce que le plafond de 38 euros ne soit pas pérennisé. Auquel cas, il appelle tout de même à "moderniser" le titre restaurant avec un nouveau "plafond raisonnable" compris entre 19 et 38 euros et qui ne soit "pas juste temporaire".

De son côté, Franck Delvau souhaite que les titres émis en 2020 et non utilisés "soient prolongés a minima jusqu’à la fin de l’année", de même que le plafond de 38 euros. Un soutien nécessaire alors que "la situation de nos établissements va être très compliquée à partir du mois d’août" avec la mise en place du pass sanitaire, prédit-il en s’appuyant sur les premiers bilans de son application dans les lieux de culture où la fréquentation baisse de "60% en moyenne".

Les restaurateurs veulent un geste des sociétés émettrices

Si les restaurateurs souhaitent obtenir la prolongation des règles actuelles d’utilisation des tickets restaurant, ils se battent aussi depuis plusieurs années pour que les émetteurs (Edenred, Natixis, Sodexo…) consentent à une baisse des commissions prélevées sur les transactions effectuées via ce mode de paiement. "On est sur une moyenne de 4% HT", déplore Romain Vidal. Ils réclament ainsi un plafonnement de ces mêmes commissions, estimant que les restaurateurs n’ont pas à financer un système qui l’est déjà par les employeurs et salariés.

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Il y a un peu plus d’un mois, le GNI, syndicat patronal des indépendants de l’hôtellerie-restauration, a appelé les restaurateurs à se fédérer pour obtenir réparation en justice du préjudice causé par les pratiques anti-concurrentielles des sociétés émettrices. Lesquelles ont été condamnées en 2019 à une amende de 415 millions d’euros après s'être mises d’accord pour freiner le développement de la dématérialisation des titres (par carte) et ainsi empêcher de nouveaux acteurs d'entrer sur ce marché.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco
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