By akademiotoelektronik, 05/02/2022

Formation. Quatre questions sur le métier de pilote de port

L’expertise du pilote maritime : c’est la connaissance du relief et des courants sous-marins de tel ou tel port, ainsi que les infrastructures de celui-ci (largeur des écluses, profondeurs des bassins, dimensions des quais…). Un métier bien payé, certes, mais qui n’est accessible qu’après de longues années de navigation et formation, et où le stress est une donnée quotidienne.

Quelle formation faut-il suivre ?

La route est longue et l’accès difficile pour s’installer dans un poste de pilote de port. Les pilotes sont recrutés sur concours organisé par l’administration locale des Affaires maritimes, en fonction des besoins des stations de pilotage.

Ce concours est accessible entre 24 ans et 35 ans, et posséder un brevet de commandement du plus haut niveau. 72 mois de navigation effective (50 000 heures) comme officier sont exigés, dont 4 ans au moins au service pont de bâtiments de l’État, de navires de commerce ou armés à la grande pêche ou à la pêche au large. Il faut, en outre, avoir été reconnu apte physiquement par un médecin des gens de mer.

Le cap du concours franchi, le parcours est loin d’être terminé ! Le ou la nouvelle pilote effectue une formation pratique de plusieurs mois en accompagnant d’autres pilotes, et en doublant ces opérations avec des exercices sur simulateur. Il faut environ cinq ans pour former un pilote capable de prendre en charge tous les types de navire qui se présentent au port.

Les jeunes motivés par le métier doivent donc d’abord viser la formation d’ingénieur navigant officier de 1ère classe de la marine marchande. On y accède via Parcoursup avec un bac général ou un bac STI2D. Le cursus dure cinq ans et demi. Les trois premières années se passent sur le site de Marseille de l’École nationale supérieure maritime (www.supmaritime.fr), les suivantes à l’ENSM du Havre.

Il faut ensuite faire ses 72 mois de navigation effectifs, avant de pouvoir présenter le concours de pilote de port, proprement dit… En gros, on est prêt à le passer à 33 ans, mais il faut avoir moins de 35 ans pour s’y présenter !, commente Julien Bourbon, un des trois pilotes de Saint-Malo et président de la station locale. ​Il n’y a donc qu’une fenêtre de tir d’environ deux ans pour passer le concours… Et ça dépend si les postes se libèrent dans l’une ou l’autre station de pilotage en France. ​Bref, on l’aura compris : un cap long à tenir…

Coût des études : 1 450 € la 1ère année (environ 6 500 € au total).

Y a-t-il beaucoup d’embauches ?

Elles sont peu nombreuses, voire rares. Il faut en effet attendre qu’une place se libère dans une des stations pour candidater. La France compte 330 pilotes de port. La taille des stations varie beaucoup (Saint-Brieuc tourne avec deux pilotes, quand celle du Havre en compte plus d’une quarantaine). Mais la pyramide des âges fait que beaucoup de pilotes vont partir à la retraite dans les cinq prochaines années. Autant de recrutements seront donc à prévoir.

Quel est le salaire net ?

De 3 000 à 7 000 €. La rémunération du pilote se fait sur la base de ses interventions (une entrée, ou une sortie). Il n’y a pas de salaire débutant. Chaque pilote est payé à l’intervention, quel que soit son âge. Hors crise sanitaire, le salaire mensuel net peut dépasser les 7 000 € net mensuel. Mais attention : en 2020, l’activité a pu baisser de près de 50 % selon les ports !

Quelles qualités sont requises ?

Il en faut beaucoup, car c’est un métier très exigeant. Excellente résistance au stress. Adaptabilité, souplesse. Tout en étant capable d’imposer son autorité. Sens de la psychologie. Savoir garder son calme. Faire preuve de sang-froid. Maîtrise de l’anglais. Bonne condition physique. Parfois travail de nuit, ou/et dans des conditions météo difficiles. Enfin : aimer la mer, et ne pas être sujet au mal de mer sont des impératifs !

Le site internet de la Fédération française des pilotes maritimes (FFPM) mérite le détour : beaucoup d’informations complémentaires y sont réunies.

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