By akademiotoelektronik, 16/12/2022

Iran : le Français détenu depuis mai 2020 accusé d'«espionnage»

Le jeune touriste français, détenu en Iran depuis mai 2020, a comparu devant un tribunal pour des accusations d'«espionnage et de propagande contre le système», selon son avocat à Téhéran Saïd Degham. «Il a été inculpé de deux chefs d'accusation d'espionnage et de propagande contre la république islamique», a-t-il déclaré sur Twitter, ajoutant que son client encourait une peine d'emprisonnement de longue durée.

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Selon Me Degham, Benjamin Brière, âgé de 35 ans, a été placé en détention après avoir piloté un drone destiné à la photographie dans le désert près de la frontière entre le Turkménistan et l'Iran. «Il est détenu à la prison de Vakilabad dans la ville de Mashhad. Il est en bonne santé, a accès à ses avocats, bénéficie d'une protection consulaire et les responsables de l'ambassade de France ont été en contact régulier avec lui», a-t-il ajouté.

La justice iranienne lui reproche d'avoir pris des «photographies de zones interdites», comme l'avait révélé Le Figaro, il y a un mois. Le ministère des Affaires étrangères français avait confirmé peu après cette détention. Il est également accusé de «propagande» pour avoir «posé la question (sur les réseaux sociaux) de savoir pourquoi le voile islamique est 'obligatoire' en République islamique (d'Iran) mais 'facultatif' dans d'autres pays musulmans», écrit Me Dehghan.

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Après celle de la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, toujours assignée à résidence à Téhéran après un an et demi de prison, cette détention survient au moment où l'Iran et les grandes puissances cherchent à négocier un retour à l'accord nucléaire international de 2015 duquel s'était retiré Donald Trump en 2018.

Monnaie d'échange

Ajoutée à celle d'autres étrangers ou binationaux, cette affaire envenime les relations déjà tendues entre Paris et Téhéran. L'Iran reproche à la France d'être «derrière» une condamnation par la justice belge à 20 ans de prison à l'encontre d'un de ses diplomates, Assadolah Assadi. En poste en Autriche, lié aux services de renseignements iraniens, il a été reconnu coupable d'avoir organisé un attentat manqué lors d'une réunion d'opposants en banlieue parisienne, à l'été 2018. Selon de nombreux observateurs, l'Iran chercherait à monnayer sa libération contre celle d'étrangers ou binationaux détenus par Téhéran.

«Mon frère n'est qu'un touriste qui se baladait en tongs en Iran», a déclaré au Point la sœur de Benjamin Brière. Féru de voyage, il avait entrepris au printemps 2020 de faire le tour de l'Iran en van. «Les charges retenues contre lui sont totalement infondées, ajoute-t-elle. Il est totalement tombé amoureux de l'Iran et de son peuple».

Benjamin Brière, qui travaille dans l'événementiel, y était arrivé en novembre 2019, et prévoyait de rester en Iran encore quelque temps lorsqu'il a été arrêté dans un parc naturel situé dans le nord-est du pays.

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