Par akademiotoelektronik, 04/08/2022

Apple AirTag - Prise en main de la balise connectée d’Apple - Actualité - UFC-Que Choisir

Prise en main de la balise connectée d’Apple

Publié le :27/05/2021
Partager sur FacebookPartager sur Twitter>

Tile, Chipolo… Les porte-clés Bluetooth existent depuis des années, mais n’ont jamais créé de raz de marée commercial : ces petites balises ont bien du mal à prouver leur utilité. Apple s’est pourtant lancé dans la course avec ses AirTags. Décryptage et prise en main.Apple AirTag - Prise en main de la balise connectée d’Apple - Actualité - UFC-Que Choisir Apple AirTag - Prise en main de la balise connectée d’Apple - Actualité - UFC-Que Choisir

À quoi servent les porte-clés connectés ?

Tile, Chipolo, Wistiki… Ces petites balises connectées en Bluetooth à votre smartphone existent depuis des années. Elles permettent de remettre la main sur ses objets perdus. Vous pourrez localiser leur position sur une carte, les faire sonner, parfois même recevoir une alerte sur votre smartphone si vous vous en éloignez sans eux. Ils ont donc vocation à retrouver ses clés chez soi, mais trouvent vite leur limite puisque la balise doit être à portée du Bluetooth de votre smartphone pour que le système fonctionne. À moins qu’Apple ait trouvé la parade…

Puis-je localiser mon objet s’il est hors de portée de mon smartphone Bluetooth ?

Ces balises n’intègrent ni puce GPS, ni carte SIM. Il leur est donc impossible de communiquer si elles ne sont pas connectées en Bluetooth à un smartphone. Mais les fabricants ont imaginé des solutions pour contourner cette limitation. L’américain Tile, le plus connu d’entre eux, permet ainsi de localiser une balise en s’appuyant sur celles des autres utilisateurs de la marque qui ont, eux aussi, installé l’application Tile sur leur smartphone. Vos chances de retrouver vos objets perdus augmentent donc avec la communauté. Les AirTags fonctionnent exactement sur le même principe. À une différence près : la communauté d’Apple est sans commune mesure avec celle de Tile ! Elle se compte en centaines de millions d’utilisateurs d’iPhone, d’ordinateurs Mac, de tablettes iPad. Tous les appareils de la marque peuvent servir de relais. Notez que Tile ne démérite pas. Difficile d’évaluer précisément le nombre d’utilisateurs, mais l’entreprise américaine née en 2013 en annonce tout de même plus de 1 700 autour d’une balise située en un point de Seine-Saint-Denis.

Un AirTag permet-il réellement de retrouver un objet perdu ?

Avec un peu de chance, oui. Si votre objet est à portée Bluetooth de l’un de vos appareils Apple, la localisation précise est permanente (précisons que cette connexion est peu énergivore et n’entamera donc pas l’autonomie de votre iPhone). Mais si la connexion Bluetooth est rompue, les iPhone, Mac, iPad des utilisateurs qui se trouvent à proximité de votre objet prendront le relais pour localiser l’objet. Ces utilisateurs vous aideront sans même le savoir.

Les choses se compliquent si l’AirTag est perdu en rase campagne ou en forêt, où les utilisateurs d’iPhone sont forcément moins nombreux. Dans ce cas, la localisation depuis votre iPhone est bel et bien rompue. Mais vous pourrez activer le « mode perdu » de votre AirTag, prévu pour ce cas de figure. Dès lors, lorsqu’un iPhone passera à proximité, son propriétaire sera prévenu de la présence de l’AirTag et sollicité pour vous le rendre. Apple va même plus loin puisqu’un utilisateur de smartphone Android qui trouverait un AirTag peut lui aussi être utile : il lui suffit de passer son smartphone près de l’AirTag pour accéder au numéro de téléphone du propriétaire (son smartphone doit toutefois être compatible avec la technologie NFC). Avec un peu de bienveillance, et un peu de chance, ça peut marcher. Notez qu’un AirTag associé à un compte Apple n’a aucun intérêt pour la personne qui le trouve : il ne pourra pas s’en servir.

Puis-je utiliser un AirTag comme un antivol pour mon vélo ou ma voiture ?

Apple AirTag - Prise en main de la balise connectée d’Apple - Actualité - UFC-Que Choisir

L’AirTag est conçu comme un accessoire destiné à retrouver les objets égarés au quotidien, pas comme un antivol. Pour concevoir un produit respectueux de la vie privée, qui ne déclenche pas de notifications intempestives sur les iPhone environnants dès que le propriétaire s’en éloigne, n’accuse pas de pistage un ami à qui vous avez prêté vos clés, Apple a jonglé avec les algorithmes, dont il ne révèle d’ailleurs pas les détails (logique, mieux vaut que les voleurs ne sachent pas précisément comment ils fonctionnent…). Grâce au maillage d’Apple et au mode perdu, un AirTag pourrait s’avérer utile en cas de vol. Mais mieux vaut ne pas compter dessus.

Combien coûtent les AirTags ?

Les AirTags sont vendus soit à l’unité pour 35 €, soit en pack de 4 pour 119 € (soit 30 € chacun). Apple est plus cher que la concurrence, ce qui n’étonnera personne. Comptez 75 € pour un lot de 4 balises Tile et 50 € pour un pack de 3 balises Chipolo. Ajoutez à cela que contrairement à eux, les AirTags ne comportent pas de trou qui permettrait de les accrocher directement à un trousseau ou à une lanière de sac à dos. Il faudra acheter, en option, des porte-AirTags. Leur prix varie entre 14 € pour une version compatible en silicone à 45 € pour un modèle en cuir signé Apple. Le fabricant alourdit ainsi sérieusement la facture.

Les AirTags ne sont pas compatibles avec les smartphones Android ; sur les iPhone, la dernière version du logiciel interne, iOS 14.5, est nécessaire (cette version de l’OS est disponible pour les iPhone SE, SE 2020, 6S et suivants).

En quoi les AirTags se distinguent-ils des Tile ou des Chipolo, qui existaient déjà ?

Ils sont plus chers que ceux de la concurrence, mais comme d’habitude Apple parvient à se distinguer. Outre le maillage très dense d’utilisateurs Apple, qui augmente significativement les chances de retrouver un objet perdu, les AirTags sont parfaitement intégrés à l’écosystème Apple. Tile, Chipolo et les autres exigent l’installation d’une application sur son smartphone, qui veut accéder en permanence à votre localisation, vous envoie des publicités pour vous inciter à passer à un abonnement premium avec fonctions additionnelles, et ne sont pas forcément très ergonomiques. Chez Apple, tout se passe dans l’application Localiser, installée par défaut, et qui sert déjà à localiser vos appareils Apple, à les effacer à distance si vous les perdez, à localiser vos amis (s’ils sont consentants !). C’est plus intuitif, plus simple. Les AirTags sont également plus précis grâce à la technologie UWB (ultra wideband) qu’ils intègrent (ce degré de précision n’est atteint qu’avec les iPhone récents, iPhone 11 et suivants). Toutefois, contrairement aux modèles concurrents, les AirTags n’envoient pas d’alerte si vous partez sans vos clés ou sans votre sac à dos.

Quelle est l’autonomie des AirTags ?

Les AirTags fonctionnent avec une pile facile à remplacer (CR2032). En se basant sur une utilisation quotidienne de quatre demandes d’émission de son et une demande de localisation précise par jour, Apple annonce 1 an d’autonomie. L’utilisateur reçoit une alerte quand il est temps de la changer.

Chipolo Classic, Tile Mate, Samsung SmartTag… La majorité des trackers Bluetooth fonctionnent avec cette même pile CR2032. Ce n’est pas le cas des modèles au format carte de crédit comme le Tile Slim ou le Chipolo Card, destinés à être glissés dans un portefeuille. Une fois leur batterie à plat, ils seront bons… pour la poubelle. Pas terrible côté écologie.

Les AirTags peuvent-ils être détournés pour pister quelqu’un ?

Non. Un AirTag est lié au compte Apple de son propriétaire. Si quelqu’un glisse dans votre sac un AirTag qui lui appartient, avec dans l’idée de suivre vos déplacements, vous recevrez un message d’alerte d’Apple. Vous pourrez alors le désactiver à l’aide des instructions proposées.

Samsung propose lui aussi un tracker, le SmartTag. Quelles différences avec l’AirTag ?

Le SmartTag est l’équivalent chez Samsung de l’AirTag d’Apple. Il permet de remettre la main sur l’objet auquel il est accroché lorsqu’il est à portée Bluetooth. L’application SmartThings sert d’interface pour le localiser sur une carte, le faire sonner ou le déclarer comme perdu. Dans ce cas, c’est la communauté Samsung qui est appelée à l’aide. Les appareils Galaxy passant à proximité captent le signal du SmartTag, qui informe alors le propriétaire de la localisation. Comme chez Apple, les maillons du réseau, membres de la communauté Samsung, n’ont pas accès aux informations de la balise. Ils ont juste permis au propriétaire de la retrouver, sans le savoir.

Samsung a lancé une nouvelle version, le SmartTag+, qui intègre désormais l’UWB (ultra wideband) pour offrir une localisation très précise de l’objet. Apple guide l’utilisateur jusqu’à son objet avec un système de flèche, Samsung va encore plus loin en s’appuyant sur la réalité augmentée. Mais cette fonction n’est pour l’instant disponible que sur les Galaxy Note 20 Ultra, S21+ et 21 Ultra.

En résumé, les AirTags valent-ils le coup ?

Au quotidien, les AirTags pourront s’avérer utiles aux personnes qui égarent régulièrement leurs clés chez eux. Ils rassureront celles qui craignent de perdre leur sac, et donneront une chance de retrouver une valise si elle se perd dans des transferts d’aéroports. Mais mieux vaut habiter (ou perdre ses affaires) en zone urbaine pour maximiser ses chances de retrouver un objet perdu… Et ces AirTags restent cantonnés aux utilisateurs d’iPhone. Donc s’offrir des AirTags pourquoi pas, mais c’est investir dans un produit dont on espère ne jamais avoir à se servir.

Apple ouvre son réseau Localiser aux fabricants tiers

Apple a annoncé il y a quelques semaines qu’il ouvrait son appli Localiser (« Find my » en anglais). Les produits d’autres fabricants pourront donc être localisés à distance, comme n’importe quel autre iPhone, iPad ou AirTag, profitant des centaines de millions d’appareils Apple qui constituent le maillage du réseau. Les vélos électriques VanMoof, les écouteurs Belkin Soundform et les porte-clés connectés Chipolo One Spot sont les premiers à en profiter. Mais Apple ne perd pas le nord : accueillir les fabricants dans son réseau, c’est écarter le risque de voir naître, un jour ou l’autre, un réseau concurrent.

Camille Gruhier

Mots clés: