Par akademiotoelektronik, 14/10/2022

Comment BlablaCar innove pour devenir l’application de référence de la mobilité partagée

Les 3 cofondateurs de BlaBlaCar (de gauche à droite) : Nicolas Brusson, Francis Nappez, Frédéric Mazzella. © BlaBlaCar

BlaBlaCar ne cesse d’évoluer, et souhaite devenir l’application de référence en matière de mobilité partagée. Le leader mondial du covoiturage fait notamment partie des prestigieuses licornes françaises, ces entreprises valorisées à plus d’un milliard de dollars.

Aujourd’hui, Nicolas Brusson nous explique comment BlaBlaCar s’est développé au fil des années et quels sont désormais les enjeux principaux qui se dessinent autour de la mobilité partagée, de l’entrepreneuriat, mais aussi des attentes des utilisateurs.

BlaBlaCar vient de fêter ses 15 ans. Selon vous, quels ont été les moments clés, les grandes étapes de BlaBlaCar ?

Aujourd’hui, BlaBlaCar rassemble plus de 100 millions de membres dans 22 pays, mais développer une telle communauté requiert évidemment du temps et de l’énergie. On peut distinguer trois grandes phases dans l’histoire de la croissance de BlaBlaCar. Tout d’abord, il a fallu construire le produit et créer de la confiance entre des personnes qui ne se sont jamais croisées auparavant et qui pourtant vont partager un trajet.

Nous avions très tôt la volonté de ne pas seulement devenir le leader français du covoiturage. Alors que la plateforme commençait à peine à décoller dans l’hexagone, nous avions déjà prévu de nous étendre partout où cela était possible. C’est la deuxième phrase de la croissance de BlaBlaCar : l’expansion internationale. En Décembre 2009, nous lancions la première version de la plateforme en Espagne, sous la marque Comuto. En seulement 6 ans, nous sommes entrés dans 22 pays différents : principalement en Europe, mais également dans d’immenses marchés comme la Russie, l’Inde, le Mexique ou le Brésil.

Concrètement, nous proposons désormais de nouvelles solutions pour se déplacer. En bus d’abord, puisqu’en Europe nous opérons un réseau de cars longue distance et dans des pays comme la Russie ou le Brésil nous agrégeons des milliers d’opérateurs de bus différents qui distribuent leurs places sur notre application. Sur la courte distance ensuite, où nous avons lancé depuis 2018 une application dédiée aux trajets domicile-travail. Et à plus long terme, on pense à distribuer l’offre de train en Europe ou à commencer à proposer des combinaisons entre tous ces moyens de transport.

Les technologies et les usages ont beaucoup évolué depuis le lancement. Comment l’entreprise a innové, s’est transformée pour répondre à ces évolutions ?

Comment BlablaCar innove pour devenir l’application de référence de la mobilité partagée

Il est vrai qu’il y a 15 ans, les usages de la technologie étaient totalement différents. En 2006, l’iPhone n’existait pas encore et les réseaux sociaux n’en étaient qu’à leurs balbutiements. Nous étions presque un peu en avance sur notre temps. Fred et Francis – les deux autres cofondateurs de BlaBlaCar – avaient donc naturellement commencé par développer la version web de ce qui s’appelait alors covoiturage.fr. Il faut attendre 2009 pour voir apparaître la première application mobile sur iOS.

Chez BlaBlaCar, il y a un esprit entrepreneurial fort. Vous avez notamment lancé le projet de « BlaBlaMafia » au sein de la French Tech. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Le concept de « mafia » dans les startups a été initié par PayPal dans les années 2000 et désigne le réseau d’entrepreneurs parmi les anciens employés de l’entreprise.

La première fois que j’ai été exposé à un fort état d’esprit entrepreneurial, c’est lors de mon premier job dans la Silicon Valley au début des années 2000. Cela m’a certainement encouragé à rejoindre Fred et Francis dans l’aventure BlaBlaCar.

Cela passe par assumer que BlaBlaCar n’est probablement pas un job pour la vie, par rechercher des talents avec des esprits entrepreneuriaux, c’est-à-dire des personnes qui agissent et prennent des risques. Et enfin, par partager le capital de BlaBlaCar avec nos employés. Tout cela a participé à constituer le terreau idéal pour créer une nouvelle génération d’entrepreneurs.

Au fil du temps, à mesure que l’équipe de BlaBlaCar se renouvelait et que les employés changeaient d’emploi ou créaient leur entreprise, la BlaBlaMafia – comme nous l’appelons – a vraiment commencé à prendre forme. Plus de 30 entrepreneurs la composent aujourd’hui, un tiers d’entre eux sont des femmes et 9 startups ont levé en tout plus de 23 millions d’euros. En tant que fondateurs de BlaBlaCar, nous avons investi dans nombre de ces entreprises ce qui entraîne un cercle vertueux pour tout l’écosystème.

À quels enjeux principaux est confronté BlaBlaCar sur son marché ? Y-a-t-il de nouvelles attentes de la part des utilisateurs concernant les services proposés ?

S’il y a un besoin qui n’est peut-être pas nouveau mais que les consommateurs expriment avec plus d’exigence aujourd’hui, c’est celui de la simplicité. Un voyageur doit pouvoir comparer toutes les options et trouver son trajet idéal en seulement une seule requête, sur une seule application. Le mode de transport importe au final assez peu, ce qui compte c’est que le trajet soit rapide, direct et pas cher.

Depuis 2018, nous faisons donc le pari d’étendre l’offre de mobilité de BlaBlaCar au-delà du covoiturage en agrégeant des opérateurs de bus, et peut-être demain, de train. Cela va permettre à BlaBlaCar de devenir l’application de référence pour la mobilité partagée, et nous sommes très bien positionnés pour réussir ce pari, car la voiture reste aujourd’hui le connecteur universel qui permet de se rendre vers n’importe quelle destination.

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