Par akademiotoelektronik, 03/09/2022

Une tentative d’attaque grâce à un drone contre une centrale électrique aux Etats-Unis

Des drones survolant des centrales nucléaires, des drones perturbant le trafic aérien. Et maintenant, des drones qui tombent sur des centrales électriques. Non pas par accident mais par volonté de nuire et de provoquer des dégâts. C’est ce qui est arrivé en Pennsylvanie, aux Etats-Unis, le 16 juillet 2020. En l’occurrence, le drone a raté sa cible et s'est écrasé sans dommage collatéral ni victime.

L’événement est rapporté dans le Joint Intelligence Bulletin daté du 28 octobre 2021, une lettre d’information commune au Département de la sécurité intérieure, au FBI et au Centre national de contre-terrorisme. La nouvelle a été révélée le 5 novembre par la division information de la chaîne ABC, qui s’est procurée le document.

Les faits relatés sont succincts, les enquêteurs ayant éliminé les détails permettant d’identifier l'installation visée et sa localisation. Mais le récit est assez limpide, avec un début de reconstitution des événements. Ainsi, un drone quadricoptère DJI Mavic 2 a été retrouvé sur le toit d’un bâtiment de la centrale en question. Un câble de cuivre était accroché par chacune de ses extrémités à deux cordes de nylon elles-mêmes reliées aux bras de deux rotors.

Une identification impossible des opérateurs

Le câble pendait donc du rotor en vol, ce qui fait supposer aux enquêteurs que l'engin était destiné à s’abattre sur les installations électriques pour provoquer un court circuit avec le bout de métal, abîmer les transformateurs et perturber l’alimentation en électricité.

Une tentative d’attaque grâce à un drone contre une centrale électrique aux Etats-Unis

Preuve supplémentaire de l’intention néfaste, tout ce qui aurait permis d’identifier le drone, et donc d’éventuellement remonter à ses pilotes, a été retiré : références inscrites sur la machine, carte mémoire et caméra embarquée par défaut. L’appareil aurait justement raté sa cible parce qu’il n’avait plus sa caméra. Les opérateurs ont dû le guider de loin, à l’oeil nu, et non plus via un retour visuel - sur un smartphone ou une tablette - de la cellule optique donnant le point de vue du drone. Ils auraient mal évalué l'endroit où le faire descendre.

C’est la première fois qu’une telle attaque est documentée, mais ce n'est pas forcément une grande surprise. L’utilisation de drone en mode kamikaze est déjà notée sur certains champs de bataille (dans le Haut Karabagh en automne 2020 par exemple) et figure parmi les recommandations du rapport Drones dans les forces armées déposé au Sénat en juin dernier.

La possibilité d’une attaque terroriste, que le coût et la maniabilité des petits appareils vendus dans le commerce facilitent, est elle aussi mentionnée dans ce rapport. “Aucune attaque terroriste au moyen de drones n'a été relevée sur le territoire national mais les cibles potentielles ne manquent pas : installations industrielles de type Seveso, infrastructures essentielles et réseaux de distribution, lieux de pouvoir ou grands rassemblements...” Nous voilà prévenus.

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