Par akademiotoelektronik, 27/11/2022

Petit Bulletin LYON - Guide urbain Lyon : Librairie - Le Bal des Ardents, ou l'art de la singularité - article publié par Julie Hainaut

Librairie | Si vous n’avez pas encore poussé la porte — une arche de livres — du 17 de la rue Neuve, c’est le moment. S’y niche une librairie généraliste pointue et étonnante.

Julie Hainaut | Mardi 17mai 2016

Photo : © Anne Bouillot


Objectif : dégoter un bouquin rare sur le graphisme pour surprendre son nouveau mec bibliophile. Risque : feuilleter avec ardeur Selle de Ch'val (revue de critique sociale & d'expériences littéraires), se plonger dans Le Matricule des Anges (revue de littérature contemporaine), rester baba devant l'immense fonds de littérature et de sciences humaines, se découvrir une passion pour Chestov, se perdre dans L'Ancêtre de Juan José Saer, repartir avec l'intégralité d'Orwell (les quatre volumes de correspondance et ses deux bios, et non pas seulement sa fameuse Ferme des animaux et son roman d'anticipation 1984), s'enfermer chez soi, lire, s'évader, oublier l'anniversaire de son nouveau mec bibliophile. Bref, vous l'aurez compris, le Bal des Ardents fait perdre la tête.

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Jusqu'en 2003, le 17 de la rue Neuve abritait La Musardine, une librairie érotique. Salarié du lieu, Francis Chaput-Dezerville la rachète pour en faire une librairie généraliste, « comme antan », à savoir une librairie de fonds. Le Bal des Ardents, clin d'œil au texte de Pierre Bettencourt (poète et plasticien), voit le jour avec un fonds de 3000 ouvrages. Treize ans plus tard, l'adresse est truffée du sol au plafond de plus de 25 000 écrits en tout genre. De la littérature francophone, de la poésie, de la photographie, des BDs, des cahiers sur le théâtre, des livres de sciences politiques, des essais improbables, des polars, des encyclopédies, des œuvres érotiques…

Pour beaucoup, cette librairie est encore exclusivement une adresse licencieuse. Pourtant, le fonds Curiosa n'incarne que 3% de l'ensemble des œuvres présentées. Ce sont la littérature et les sciences humaines qui sont le plus représentées. « Nous effectuons un véritable travail de fond, nous conservons les ouvrages importants, indépendamment de leur date d'écriture et de leur rotation. » Ne comptez pas tomber sur le dernier Beigbeder ou Levy. La maison choisit minutieusement chacun de ses titres. On déniche des œuvres d'auteurs méconnus — Emmanuel Bove, Jacques Abeille —, des publications oubliées d'écrivains de renom — L'Idiot de la Famille de Jean-Paul Sartre par exemple —, des petits éditeurs — La Fabrique, Arbitraire, Le Tripode — mais aussi des auteurs incontournables : Beckett, Dostoïevski, Clausewitz.

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Le credo de cette librairie ? « Briser les lignes, lutter contre toutes les sortes d'estampillages qui enferment et censurent. Un fanzine biélorusse est ici considéré avec le même égard que la nouveauté Gallimard » affirme cet amoureux des mots. Un lieu incontournable pour sa sélection affûtée, mais aussi sa déco — les bouquins sont posés sur de vieilles chaises de coiffeur et des étagères entièrement créées par le maître des lieux — et sa musique de fond, qui oscille entre du Bashung, du Bob Dylan et du Nick Cave. On vous défie d'entrer dans cette librairie singulière et d'en ressortir les mains vides.

Le Bal des Ardents17 rue Neuve, Lyon 1er Tél. : 04 72 98 83 36www.lebaldesardents.com

En fête

Le Bal des Ardents se pare de ses habits de fête le temps d'un week-end. Au programme : des rencontres, des conférences, des projections, des dédicaces (dehors, au soleil) autour d'éditeurs et d'auteurs chers à la librairie. L'occasion d'écouter Frédéric Pajak, faire la connaissance de Claude Louis-Combet, siroter une mousse, danser dans la rue au son de l'accordéon (un bal est organisé le samedi soir), assister à une projection autour du magazine 6 Mois, se faire dédicacer la revue graphique Laurence 666 par le collectif Mauvaise Foi, assister à un atelier de sérigraphie….

Le samedi 21 mai de 10h à minuit et le dimanche 22 mai de 10h à 20h


Fête du Bal des ardents /Guide urbain/

Rencontres, conférences, projections...Le Bal des Ardents 17 rue Neuve Lyon 1erce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement


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Le Ballet du Grand Théâtre de Genève présente à Lyon son programme Minimal Maximal,regroupant deux pièces généreuses en nombre de danseurs (vingt-deux pour chaque œuvre), et créées à partir de musiques contemporaines minimalistes. La première, Fall, est signée par le grand chorégraphe belge Sidi Larbi Cherkaoui, connu pour la beauté fluide et délicate de son écriture. Dans un décor de soies pâles aux couleurs changeantes et une ambiance onirique baignée par la musique d’Arvo Pärt, les danseurs sont comme autant de feuilles d’automne, tombant ou se relevant au gré du souffle musical. Cette pièce nous invite à une rêverie faite de mouvements perpétuels, de poésie de formes et de gestes, détachée de tout récit.Toute aussi fluide, mais marquée par une exécution des gestes plus rapide, l’écriture du grec

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La Pièce rapportée | Une guichetière épouse un fils de famille et éprouve l’hostilité continue de la revêche “Reine Mère” déçu par cette mésalliance. Tel est le point de départ de la nouvelle comédie burlesque du Grenoblois Antonin Peretjatko, en partie tournée à Lyon avec Josiane Balasko. Rencontre…

Vincent Raymond | Mercredi 24novembre 2021

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Jean-Emmanuel Denave | Jeudi 2décembre 2021

Depuis 2003, la librairie Le Bal des Ardents — et son fonds de quelque 25 000 livres — est devenue un véritable sanctuaire pour les amateurs de bonne littérature, de revues alternatives, de livres d’art et de sciences humaines… Le Bal propose aussi des ouvrages d’occasion mais, avecle temps, l’espace est venu à manquer.Francis Chaput-Dezerville (qui dirige le Bal) vient donc d'ouvrir, depuis la fin du mois de novembre, un nouvel espace situé dans la même rue, à quelques mètres de la maison mère. Les Fleurs du Bal (y aurait-il dans le nom du lieu une référence à un recueil de poèmes de Charles Baudelaire ?) sont consacrées aux livres d’occasion et aussi à des expositions d’artistes liés aux goûts du libraire (artistes participant par exemple aux Cahiers Dessinés, ou bien à des revues d’art brut ou d’art alternatif).Actuellement, c’est Nylso qui présente des paysages singuliers et assez hypnotiques en noir et blanc. Côté l

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Art Contemporain | Le Musée d’Art Contemporain présente cinq nouvelles expositions dont celle, particulièrement réussie, de la photographe et vidéaste Delphine Balley. Un univers à l’imaginaire hanté et riche, qui se joue des rites, des fantômes et du passé.

Jean-Emmanuel Denave | Mardi 21septembre 2021

Dans ses séries photographiques, depuis 2002, Delphine Balley rêve et fantasme des scènes de la vie familiale, des faits divers tirés d’anciens journaux, des histoires de sorcellerie glanées dans des villages, une lignée aristocratique anglaise… Chacune de ses images est minutieusement construite comme un tableau, avec un soin tout particulier accordé aux lumières, aux décors, costumes, objets. On a parlé à son propos de surréalisme ou d’esprit baroque. Ce n’est pas faux mais, avec le recul, il nous semble surtout que l’artiste se projette dans un non-temps et dans un non-espace : ceux propres à l'imaginaire ou à l’espace du rêve qui brouille et enchevêtre les temporalités et les spatialités.Pour son exposition au MAC, Figures de cire, Delphine Balley propose un parcours où les fenêtres du musée ont été obstruées, rythmé de grands rideaux noirs entre les salles et où il n’est question, fondamentalement, que de clair et d’obscur, de réel et de double… C’est un ch

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Jean-Emmanuel Denave | Jeudi 9septembre 2021

La semaine prochaine, le Musée d’Art Contemporain ouvre trois expositions monographiques consacrées à trois artistes encore méconnues du grand public. Encore que, s’agissant de Delphine Balley (née en 1974 à Roman-sur-Isère), les Lyonnais ont déjà pu goûter à son univers photographique baroque et surréaliste, en la découvrant notamment il y a quelques années à la Galerie Le Réverbère. Son œuvre, depuis, poursuit dans la même veine, s’inspirant de faits divers, légendes locales, rites et croyances divers, pour en tirer ensuite des "images-tableaux" toujours surprenants, voire extravagants ! Son goût de la mise en scène l’a conduite aussi à produire plus récemment des films.Partageant elle aussi ce goût de la mise en scène, on sera curieux de découvrir l’univers de l’artiste d’origine slovène Jasmina Cibic (née en 1979) qui s’attelle à la mise en scène du pouvoir, à travers notamment une vidéo projetée en triptyque : The Gift.Au

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Animation | Plusieurs années après leurs précédentes aventures, Tim et Ted Templeton sont devenus adultes et se sont (...)

Vincent Raymond | Mardi 17août 2021

Plusieurs années après leurs précédentes aventures, Tim et Ted Templeton sont devenus adultes et se sont éloignés l’un de l’autre. Ted est très riche, Tim a fondé une famille et s’occupe de ses deux filles. Ce qu’il ignore, c’est que sa benjamine est une nouvelle Baby Boss et qu’elle va retransformer Tim et Ted en enfants pour 48h afin d’infiltrer l'école du mystérieux Dr Armstrong…Face à cette Affaire de famille… on ne peut nier l’évident lien de parenté entre les bébés agents secrets investissant l’école du professeur fou Armstrong et la troupe de pingouins déglingués de Madagascar : ils sortent du même esprit fantasque et féru d’absurdité, celui de Tom McGrath. Mais poussons un peu. Racontant une histoire d’adultes ayant oublié le monde merveilleux de le

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Kids | Notre sélection de films à voir en famille pour le retour des kids dans les salles obscures.

Vincent Raymond | Mardi 25mai 2021

Faites le calcul : six mois sans cinéma pour un enfant de 7 ans équivaut pour un adulte de 35 ans à 2, 5 ans de privation de salles obscures ! Autant dire qu’il y a des raisons légitimes d’y emmener vos chérubins à la première heure. Certains films profitant de l’occasion pour continuer leur existence raccourcie, il n’est pas défendu de leur rendre un hommage (Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary du toujours impressionnant Rémi Chayé pour les 8 ans et plus, les programmes Les Mal-aimés de Hélène Ducrocq et La Baleine et l'Escargote de Max Lang & Daniel Snaddon pour les 3-6 ans). Toutefois, quelques nouveautés alternatives — c’est-à-dire hors du périmètre tonitruant des blockbusters — méritent d’être signalées.À commencer par l’improbable (sur le papier) StarDog et TurboCat de Ben Smith, dans lequel Buddy, un chien expédié dans l’espace en 1969, atterrit de nos jours dans une ville où les animaux domestiques sont traqués. Mais avec l’aide de Félix, un chat hâbleur équipé comme Batman, il rétablira l’ha

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Festival | Oui – trois fois youpi ! – les Nuits de Fourvière auront bien lieu cette année en juin et juillet. Avec au menu, une édition quelque peu adaptée – horaires, jauges, mesures barrières – mais surtout une édition en vrai, avec des gens. On vous détaille la programmation ici, où vous pourrez retrouver une bonne partie des têtes d'affiche et spectacles empêchés l'an dernier.

La rédaction | Lundi 3mai 2021

La Biennale de la Danse, des fidélités, quelques reports de l’édition avortée et au final pas moins de onze propositions théâtre-cirque-danse aux Nuits de Fourvière cette année qui se dérouleront en très grande partie aux amphithéâtres et puis tout près, chez les voisins du 5e arrondissement (ENSATT et Point du Jour) jusqu’à faire un pas à la Renaissance d’Oullins.L’ouverture du festival se fera le 1er et 2 juin à 19h30 (attention horaires avancés en raison du couvre-feu), en collaboration avec la Biennale de la Danse devenue estivale, avec Alarm clocks are replaced by floods and we awake with our unwashed eyes in our hands … a piece about water without water signé de la chorégraphe sud-africaine Robyn Orlin qui retrouve pour l’occasion la chanteuse Camille après leur première collaboration sur l’album Ilo Veyou de cette dernière. L’interprète (qui se fait aussi danseuse) sera également au générique de Comprendre, en tant que co-compos

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Football | Vainqueur de 5 coupes de France dans son âge d'or de l'entre-deux et de l'immédiat après guerre, champion de France en... 1911, en 124 ans d'existence, le Red Star a changé près de dix fois de nom, connu autant de fusions, failli mourir plus souvent qu'à son tour et emprunté une quarantaine de fois le proverbial ascenseur reliant les différentes divisions pro et amateur du football français. Actuellement en National, le club de Saint-Ouen fondé en 1897 par Jules Rimet, le père de la Coupe du Monde, n'en est pas moins un modèle de club populaire, historiquement ancré à gauche et... à la pointe du marketing sportif, assumant ce statut étrange de deuxième grand club d'une agglomération parisienne qui n'en compte qu'un. À l'occasion de son match du 8 avril contre l'OL en huitième de finale de la Coupe de France, focus sur LE club pas comme les autres du football français.

Petit Bulletin LYON - Guide urbain Lyon : Librairie - Le Bal des Ardents, ou l'art de la singularité - article publié par Julie Hainaut

Stéphane Duchêne | Mardi 30mars 2021

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Librairie | « L'Ainée, la Cadette et la Benjamine », ce n'est pas le titre d'une exégèse des Trois sœurs, ni une version des Quatre filles du Docteur March (...)

Stéphane Duchêne | Jeudi 22octobre 2020

« L'Ainée, la Cadette et la Benjamine », ce n'est pas le titre d'une exégèse des Trois sœurs, ni une version des Quatre filles du Docteur March amputée d'une des leurs. Mais bien la nouvelle appellation des trois adresses où siège la librairie Vivement Dimanche, suite à une réorganisation de ses espaces. L'Aînée,c'est la librairie historique, le vaisseau amiral de la rue du Chariot d'Or où l'on feuillette littérature, sciences humaines et BD, La Cadette se tient Grande rue de la Croix-Rousse à l'emplacement de l'ancien espace jeunesse et accueille les rayons Beaux-Arts et Vie pratique (vous suivez toujours ?). Quant à la Benjamine, elle est logiquement dévolue à la jeunesse et s'étale sur trois étages. Un coup de jeune qui s'accompagnera d'une nouvelle signalétique et d'enseignes harmonisées. Vous ne viendrez plus chez elle par hasard.

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Animation | Un très délicat film d’animation à la réalisation somptueuse.

Vincent Raymond | Lundi 26octobre 2020

Une aventureuse escargote devient la passagère d’une baleine et fait sur sa nageoire le tour du monde. Leur amitié improbable illustrera une morale bien connue : on a toujours besoin d’une plus petite que soi… Symphonie de bleus et de textures d’eaux, ce très délicat film d’animation à la réalisation somptueuse rappelle, en moins triste,L’Oiseau et la Baleine vu en complément de programme de L’Odyssée de Choum. Lui aussi doté de deux ultra court-métrages de qualité, il constitue par ailleurs l’une des ultimes apparitions (vocales, dans sa V.O.) de la regrettée Diana Rigg.La Baleine et l'Escargote★★★☆☆ Un film d'animation de Max Lang, Daniel Snaddon, Filip Diviak (G-B-Tch-Sui, 0h40)

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Covid-19 | Plus qu'une journée ! Jeudi 10 septembre à midi, il sera trop tard. Mis en place au cœur de l'été par la nouvelle équipe municipale menée par Grégory Doucet, (...)

Nadja Pobel | Vendredi 11septembre 2020

Plus qu'une journée ! Jeudi 10 septembre à midi, il sera trop tard. Mis en place au cœur de l'été par la nouvelle équipe municipale menée par Grégory Doucet, le fonds d'aide culturel d'urgence est une enveloppe de 4M€ à destination des structures et professionnels, dont certains absents des dispositifs initiés par l’État, en apportant un soutien aux artistes indépendants et aux structures privées (compagnies, lieux de spectacle, cinémas). Le formulaire est accessible en ligne sur le site de la Ville. Les analyses et attributions se feront en octobre-novembre. À suivre !

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Librairie | Michel Descours lâche sa galerie et recentre son activité de marchand d'art à Paris, mais la librairie affiliée continuera d'organiser des expositions. Explications.

Stéphane Duchêne | Vendredi 11septembre 2020

En juin dernier, la Librairie Michel Descours, spécialisée dans les arts, a mis un terme à son activité de galerie – entendre par là de vente d'art. Michel Descours ayant ouvert une galerie à Paris sur laquelle il entend recentrer cette activité. C'est donc la librairie, jusqu'ici secondaire, qui va constituer le gros de l'activité lyonnaise, sous l'impulsion de Gwilherm Perthuis, passé de la galerie à la librairie il y a un an en... traversant la rue (comme quoi...). Mais cela ne signifie pas que les expositions vont pour autant déserter le lieu.Comme nous l'explique Gwilherm Perthuis, « pendant au moins un an, le temps d'expérimenter des projets variés, la librairie impulsera des projets d'expositions ». Une manière de prolonger l'activité librairie autour des « liens entre l'image et la littérature ». Chaque mois, Descours proposera un rendez-vous à la galerie qui présentera des formes plastiques, des archives, des documents, des estampes...C'est

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Élections Municipales 2020 | Villeurbanne, second tour des municipales 2020. Deux listes en lice et deux visions pour la politique culturelle d'une Ville plus que jamais au sein de la Métropole. Deux candidats dévoilant leurs projets pour le mandat à venir : Cédric Van Styvendael et Loïc Chabrier…

Vincent Raymond | Mercredi 17juin 2020

Cultivant sa singularité politique depuis plus d’un siècle dans l’agglomération — par comparaison à sa versatile voisine lyonnaise —, Villeurbanne ne fera pas mentir sa tradition le 28 juin prochain en opposant pour le second tour deux listes… se trouvant être des émanations plus ou moins directes de l’équipe sortante. L’actuel maire Jean-Paul Bret (PS, à la tête de la ville depuis 2001) ne se représentant pas, un nouvel exécutif s’installera dans le beffroi dominant les gratte-ciel de l’avenue Henri-Barbusse.D’un côté, la liste “Villeurbanne c’est vous !” menée par l’ancien premier adjoint aux finances Prosper Kabalo passé sous la bannière LaREM, où figure également en troisième position l’adjoint à la Culture sortant Loïc Chabrier, a réuni 14, 9% des voix au premier tour. De l’autre,

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Drame | Samia erre dans la Médina, en quête d’un travail. Mais sa situation de jeune femme enceinte seule lui ferme toute les portes. Jusqu’à ce qu’elle arrive chez Abla, veuve revêche qui l’héberge à contrecœur sur l’insistance de sa fille de 8 ans. Les talents de pâtissière de Samia feront le reste…

Vincent Raymond | Mardi 4février 2020

Le chemin du cœur passe par l’estomac, dit la sagesse populaire, qui n’a certes jamais dû ouvrir un manuel d’anatomie. Tout aussi absurde semble l’assertion selon laquelle la gourmandise serait transmissible par le regard… Et pourtant ! Combien nombreux sont les films qui, exaltant les plaisirs du palais, suscitent d’irrépressibles réflexes de salivation pavloviens chez leurs spectateurs ! Adam appartient à cette succulente catégorie d’œuvres où l’art culinaire sert de méta-langage entre les individus, de truchement social et sentimental ainsi que de vecteur nostalgique. Comme dans Le Festin de Babette, La Saveur des ramen ou Les Délices de Tokyo, le miracle qui se produit en bouche redonne vie à des cœurs secs ; la sensualité de la dégustation et la complicité de la préparation des mets (ici, des rz

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Comédie | Fraîchement séparés, Joëlle et Kamel se côtoient tous les jours au sein de l’équipe de la Maire de Montfermeil, une illuminée rêvant, entre autres excentricités des années 1980, d’implanter une école de langues démesurée dans cette cité de banlieue. Cela n’arrangera pas leurs relations…

Vincent Raymond | Mardi 7janvier 2020

Intrigante et prometteuse, la séquence d’ouverture montrant le couple Balibar/Bedia se disputant en arabe devant une juge des divorces abasourdie aurait pu — dû ? — constituer l’alpha et l’oméga de cette pseudo comédie politique, mais authentique catastrophe artisanale.Première réalisation solo de la comédienne-chanteuse intello (récemment enrubannée d’un hochet républicain, dans la même promotion que le patron de BlackRock), ce “machin“ a faux sur toute la ligne. La forme, tout d’abord : écrit et joué en dépit du bon sens, il offre à une troupe de bobos hors sol vêtu arty sexy l’occasion de glapir du cri primal dans un simulacre pathétique de Rendez-vous en terre inconnue. Le fond, ensuite. Prêchant une fraternité béate, infantilisant les administrés, le mal titré Merveilles à Montfermeil semble fustiger par le ridicule les exécutifs de gôche engagés dans un clientélisme social mâtiné de new age limite

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Librairie | Il est de ces lieux dans lesquels on pourrait passer nos journées à penser le temps qui passe. La Librairie de la Place est de ceux-là.

Julie Hainaut | Mercredi 11décembre 2019

Il faut parfois des années pour arriver à cette minute qui fait tout basculer. Celle de l’évidence. Celle qui fait réaliser à quel point on était étriqué dans la case où l’on s’était installé depuis tant d’années. Celle de Gaël Guilland et Ingrid Salle, alors respectivement expert-comptable et responsable marketing dans l’humanitaire, s’est jouée autour d’un simple café lors de l’une de leurs discussions quotidiennes. Un SMS reçu, une librairie en vente, une discussion, et voilà la graine plantée. « Ça a été un déclic, on avait enfoui cette idée d’être libraire, tout a ressurgi » expliquent les deux amies. Elles laissent l’idée murir, le temps passer. « On s’est donné un an pour construire le projet, trouver un local. » Un an pendant lequel l’une et/ou l’autre courent les librairies, rencontrent des tas de bouquinistes, deviennent bénévoles dans des festivals (dont Quais du Départ et Lyon BD Festival), travaillent en intérim chez Hachette pour mieux appréhender la chaîne du livre… Un an plus tard, la Librairie de la Place ouvre à Monplaisir. « Nous sommes attentives aux faits de s

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Photographie | La photographe Delphine Balley présente au 1111 deux images inédites en dialogue avec des œuvres de Rodin, et ajoute quelques pages à son Album de famille...

Jean-Emmanuel Denave | Mardi 3décembre 2019

Ne pas céder sur son désir, creuser un même sillon, s'entêter, poursuivre... C'est sans doute à cela qu'on reconnaît un artiste, une œuvre. Depuis ses premières expositions à la galerie Le Réverbère jusqu'à aujourd'hui, force est de constater l'opiniâtreté thématique créative de Delphine Balley (née en 1974 à Romans dans la Drôme). Son point de départ est pourtant très simple voire un peu casse-gueule : l'Album de famille qui débute en 2002 et où l'artiste met en scène sa propre famille, interrogeant à travers des images très picturales sa mémoire familiale. Une mémoire qui a priori ne nous intéresse guère, voire qui pourrait s'écraser contre le mur du nombrilisme narcissique de nombre d'artistes et d'écrivains français ! Mais Delphine Balley injecte tant de fantasmagories, d'humour, d'aspects incongrus et d'étrangeté dans ses images qu'elle tord le cou à Narcisse et fait écho à beaucoup d'autres dimensions...Famille brisée dans un grand éclat de rire

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Bons Plans | Les incontournables du mois, de l'événement autour du drapé au Musée des Beaux-Arts à une expo plus confidentielle à l'Estancot : sélection.

Jean-Emmanuel Denave | Mardi 3décembre 2019

Delphine Balley et RodinMi-réaliste mi-surréaliste, la photographe Delphine Balley a mis en scène sa propre famille, des scènes de crimes glanées dans les faits divers de journaux, et bien d'autres situations encore... Pour sa carte blanche au 1111, l'artiste présente deux photographies inédites en dialogue avec une petite sculpture de Rodin. Deux photographies qui font partie d'un nouveau volet de son Album de famille.Au 1111 jusqu'au 15 décembreArte PoveraMouvement aussi hétérogène que mythique, l'Arte Povera ("art pauvre") a marqué les années 1960 et 1970 en Italie et au-delà. Le Musée de Saint-Étienne présente une rétrospective de l'Arte Povera réunissant une centaine d’œuvres en insistant sur la dimension performative du mouvement. Oeuvres signées Mario Merz, Luciano Fabro, Giovanni Anselmo...Au Musée d'Art Moderne et Contemporain de Saint-Étienn

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Biopic | Seul Américain à avoir remporté Le Mans, Carroll Shelby s’est reconverti dans la vente de voitures. Quand Henry Ford junior fait appel à lui pour construire la voiture capable de détrôner Ferrari, il saute sur l’occasion. D’autant qu’il connaît le pilote apte à la conduire : l’irascible Ken Miles…

Vincent Raymond | Mardi 12novembre 2019

L’actualité a de ces volte-faces ironiques… Sortant précisément au moment où le mariage PSA-Fiat (Chrysler) vient d’être officialisé, Le Mans 66 débute par la fin de non recevoir de Ferrari de s’allier à Ford, l’indépendante Scuderia préférant assurer ses arrières dans le giron de Fiat. Un camouflet, une blessure narcissique qui va précipiter l’industriel de Détroit dans une lutte orgueilleuse avec en ligne de mire la couronne mancelle. Est-ce de l’émulation (puisqu’il y a un enjeu technologique pour les deux sociétés en lice) ou bien la traduction d’un complexe psychologique de la part de leurs dirigeants ? On ne manquera pas de faire un lien avec la conquête spatiale, contemporaine de cette guéguerre sur route !À l’écran,si l’épopée apparaît classique dans la forme, elle est menée avec le métier coutumier de Mangold, son goût pour la belle image, et relayée par des comédiens habitués à l’investissement personnel. D’autant qu’il en

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Le Mans 66 | Après sa parenthèse Marvel (et le tranchant Logan), James Mangold revient à un biopic et aux années soixante avec cette évocation d’une “course“ dans la plus prestigieuse des courses automobiles, Le Mans. Interception rapide lors de son passage à Paris.

Vincent Raymond | Mardi 12novembre 2019

La quête du Mans par Ford ressemble beaucoup à la quête de la Lune par la Nasa à la même époque. Avez-vous l’impression d’avoir fait un film d’astronautes sur la route. Quelle était la dimension symbolique qu’avait la course du Mans ?James Mangold : Je pense que pour Ford, gagner Le Mans revenait à se prouver quelque chose. La conquête de la Lune était en effet aussi une compétition, puisqu’il fallait arriver les premiers sur la Lune — en particulier avant les Russes. Le film essaie de montrer que gagner une course, c’est bien plus qu’une victoire de coureur automobile : c’est aussi celle de l’amitié, de l’équipe et d’une marque.Quel est votre rapport aux voitures ?J’ai un Land Rover. Les voitures, ce n’est pas l’alpha et l’omega pour moi. Mais le XXe siècle a été défini par la voiture ; elle a changé nos vies. À une époque, chaque homme ou femme possédait son propre cheval, sa propre monture pour aller où bon lui semblait. Ford est arrivé en faisant que la voiture soit abordable pour tous. Ensuite, ça été le règne des autoroutes. Même aujourd’hui, quand on entre dans ces boîtes de métal, on change : la voit

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Réforme des retraites | À 73 ans, Lucius se sait condamné à brève échéance. Mais il a encore du jus. Alors, quand on lui propose contre un petit pactolede participer à des combats clandestins entre “vieux“, il accepte. Pour se prouver qu’il existe encore. Ou pour sa chère Mona, qui sait ?

Vincent Raymond | Mardi 1octobre 2019

Inutile de frapper la viande pour attendrir. La preuve avec ce premier long-métrage aux lisières de la série blême et du surréel onirique lynchéen, dont la stylisation extrême s’ajoute à un propos fort ainsi qu’à une interprétation solide. Or si c’est un plaisir de retrouver Josiane Balasko déployant ce registre dramatique qu’elle a déjà offert à Guillaume Nicloux ou François Ozon, voix basse et gravité à fendre les pierres ; Bouchitey en clown épuisé et Denis Lavant en meneur de jeu méphistophélique, il est plus surprenant de voir Gérard Darmon distribué dans une “non-comédie” — et qui plus est, au premier rôle. Quel dommage que les cinéastes n’aient pas l’imagination de Franchin Don, car Darmon se révèle aussi brillant que touchant dans cet emploi sacrificiel rappelant à bien des égards le Wrestler d’Aronofsky. La confidentialité de cette production risque de l’empêcher de briguer le parallélépipède doré — concourir pour les César n’est pas “donné“ à tout le monde.Portrait d’une société cynique, vénale et dépourvue de compassion (en d’autres terme

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Bons Plans | Voici cinq petites expositions en galeries qu'il vous faut cocher sur votre agenda.

Jean-Emmanuel Denave | Mardi 17septembre 2019

S'inspirer de PessoaJe ne crois pas au paysage rassemble trois artistes à la galerie Descours. Le titre est du poète Fernando Pessoa, extrait du Livre de l'intranquillité. Une intranquillité qui sied si bien avec le travail de chacun des artistes : l'évanescence et l'incertitude ontologique des peintures de Marc Desgrandchamps, les topologies imaginaires et les géométries alternatives de Frédéric Khodja, les formes végétales incertaines entre douceur et angoisse de Mélanie Delattre-Vogt...Je ne crois pas au paysage À la galerie Michel Descours jusqu'au 31 octobreVoir enfin l'URDLALa nouvelle exposition de l'URDLA a un double intérêt : nous faire redécouvrir ce lieu atypique et nous faire découvrir un artiste méconnu, Mark Geffriaud. Le plasticien (performeur, vidéaste, sculpteur...) s'approprie les espaces du centre international de l'estampe et ses impressionnantes presses ou autres objets. Il invite le spectateur à un parcours entre fiction et réalité, objets réels et artefacts artistiques...Mark GeffriaudÀ l'URDLA ​jusqu'au 30 octobre

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Bons Plans | Notre sélection subjective de cinq belles expositions à découvrir tout l'été, dans les musées de Lyon et de la région...

Jean-Emmanuel Denave | Mardi 9juillet 2019

Des coiffes qui décoiffentA la suite d'une donation du collectionneur Antoine de Galbert, le Musée des Confluences présente quelque 350 coiffes du monde entier, datant essentiellement des XIXe et XXe siècles. Cérémonielles, ornementales, hiérarchiques, guerrières ou autres, ces coiffes fascinent par leur inventivité esthétique, leur prolixité symbolique, leur aspect parfois un peu délirant.Au Musée des Confluences jusqu'au 15 mars 2020Pierre Buraglio, Bas voltageDepuis presque soixante ans, Pierre Buraglio traverse courants et mouvements artistiques en toute singularité, renversant les codes de la peinture et de la représentation. Il utilise aussi bien des châssis dénudés que des fenêtres glanées dans des chantiers, et peint volontiers sur des portes de 2CV, des cartes postales, des pages de journaux... Parallèlement, l'artiste musarde dans les musées et dessine d'après Seurat, Courbet, Munch, Monet, Rodin... Son œuvre inclassable fait l'objet d'une grande rétrospective

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Thriller | Dolorès, 21 ans, est accusée du meurtre de Camilla, sa meilleure amie survenu trente mois plus tôt à l’issue d’une soirée entre ados très arrosée. Alors que va se tenir le procès, la jeune fille vit recluse chez elle, l’opinion publique l’ayant déjà jugée. De très rares amis lui sont restés fidèles…

Vincent Raymond | Mardi 9juillet 2019

En justice, le doute doit toujours profiter à l’accusé ou l'accusée. Et sa charge d’incertitude permet des verdicts que le cinéma a du mal à accepter pleinement : un film étant censé s’achever par la résolution pleine et entière de toutes les intrigues, le doute constitue alors le prétexte à un ressort dramatique tel qu’une révélation de dernière minute.Acusada se distingue de la foule des films de prétoire par son absence de résolution : l’affaire du meurtre n’est pas bouclée et, d’un point de vue strictement théorique, c’est une bonne chose puisque la perception des faits par Dolorès constitue le cœur de l’histoire. Comment elle vit un sentiment de culpabilité consécutif au trépas de Camilla, aux conséquences sur ses parents (on comprend que le scandale, en plus de les ruiner socialement et matériellement, les a physiquement séparés), mais aussi sur son petit frère. Comment elle reçoit, également, l’agression médiatique, manipulant l’opinion à coup d’interviews sensationnelles. Divulguant progressivement les circonstances du drame, jouant la carte du présent en limitant le recours au fla

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Nuits de Fourvière | En ouverture classieuse des Salons de musique proposés par les Nuits de Fourvière, le maître violoncelliste Vincent Segal et le label No Format unissent leurs talents à l'Odéon pour célébrer leur conception de la musique pas comme les autres, friande de rencontres et d'épure.

Stéphane Duchêne | Mardi 18juin 2019

D'une pierre deux coups, d'un concert deux rêves, c'est ce que réalisent cette année les Nuits de Fourvière en inauguration de ces Salons de musique, qui du 23 juin au 11 juillet offriront comme un genre de programmation parallèle au festival, entre l'Odéon, la Salle Molière et l'Opéra de Lyon. D'abord, il s'agissait d'exaucer le désir du violoncelliste protée Vincent Segal (révélé avec Bumcello et capable d'accompagner Enrico Macias et Susheela Raman, M et Mayra Andrade, Blackalicious et Agnès Jaoui) de proposer un autre genre de performance que celles régulièrement livrées par lui entre les marches des deux théâtres antiques, autour de quelques amis musiciens échangistes et sans amplification.Un salon de musique en somme. Ensuite, pourquoi pas en profiter pour fêter ainsi en grande pompe mais en toute modestie, les quinze ans du label No Format, fondé en 2004 par Laurent Bizot, défenseur des musiques singulières, immatures, métissées et improvisées, qui accueillit les premiers pas en piano solo de Gonzales,

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Europavox | À rebours de l'éternelle fissuration de l'Europe politique, Europavox dévoile chaque année ce que le Vieux Continent a de mieux à offrir en terme de cohésion reposant sur la diversité musicale, entre têtes de liste installées et outsiders prometteurs. À l'avant de la flotte cette année, la drôle d'embarcation belge nommée Balthazar, en proie à une réforme qui voudrait la voir tutoyer les dancefloors avec le détachement aristocratique qu'on lui connaît.

Stéphane Duchêne | Mardi 11juin 2019

Puisqu'on a souvent érigé Balthazar en fils spirituels de Leonard Cohen, alors le virage musical opéré par le groupe belge avec Fever pourrait se rapprocher tout à la fois de l'embardée philspectorienne du Beautiful Loser sur Death of a Ladies' Man, des avances de gentleman cambrioleur de cœurs et crocheteur de vertus d'I'm You Man ou des roucoulades sur un monde en ruines de The Future. Pas dans l'empaquetage sonore, oh ça non : rien ici de comparable à l'effet du Wall of Sound sur la musique du Canadien ou au devenir synthétique de ses complaintes jadis folk. Mais bien davantage dans l'intention de s'émanciper de l'aura brumeuse du troubadour traîne-misère. Une tentative de ne pas rentrer à la maison avec le drapeau hissé haut dans le suspensoir, comme le conseille un des titres de Death of a Ladies' Man, justement (Don't go home with your hard-on, pour ne pas le nommer), mais bien au contraire d'en faire profiter l'assistance, de mont

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Photographie | Lieu dédié à l'image, le Bleu du Ciel inaugure cette semaine un nouveau rendez-vous : les cafés photographiques. Un mercredi soir par mois, un artiste (...)

Jean-Emmanuel Denave | Mardi 21mai 2019

Lieu dédié à l'image, le Bleu du Ciel inaugure cette semaine un nouveau rendez-vous : les cafés photographiques. Un mercredi soir par mois, un artiste dialoguera avec un critique d'art et le public, à partir de la projection en images de son travail. L'entrée est libre et la rencontre est agrémentée d'un apéritif. Le premier café photographique, ce mercredi 22 mai à 19h30, sera consacré à l’œuvre de l'artiste lyonnaise Fabienne Ballandras. Explorant l'imagerie de nos sociétés contemporaines (dans les domaines de l'actualité géopolitique, sociale, économique, judiciaire...), Fabienne Ballandras la déconstruit à travers la construction de maquettes en modèle réduit qu'elle photographie ensuite. Grâce à ce procédé étonnant, l'artiste établit une distance critique (avec nos représentations de la guerre ou de la crise écologique, par exemple), et met en exergue les codes esthétiques de nos manières de percevoir le monde. Un deuxième café photographique est prévu

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Librairie | La Madeleine, librairie généraliste et indépendante, ouvre ses portes au numéro 16 de la rue du même nom dans le 7e arrondissement.

Nina Roussel | Lundi 6mai 2019

« Je viens voir la nouvelle librairie ! » clame une dame, sourire aux lèvres. Devant la façade de briques jaunes et les grandes lettres blanches inscrites sur fond noir comme sur un tableau, les passants ralentissent, intrigués par cette devanture au parfum d’école. Bien des curieux ont déjà passé la porte, nous confient les libraires...Voilà plusieurs mois que les habitants du quartier attendaient la réouverture du numéro 16, anciennement occupé par un petit restaurant. C’est désormais chose faite : Alexandra Villon, ancienne libraire, et Juliet Romeo, gestionnaire administrative reconvertie, ont investi les 56m2 pour y établir leur propre librairie. « Tout est allé très vite » révèlent les deux amies, confiantes : « le quartier bouge beaucoup, et repose énormément sur le commerce de proximité, il y a donc une vraie demande de lieux de ce type. » Juliet et Alex parlent en connaissance de cause : elles habitent à proximité. « Nous avions cette envie commune de créer, dans ce quartier qu’on aime, un lieu de partage, où l’on puisse s’installer et se sentir bien. » « Un lieu aussi où les enf

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Rap | Le rap francophone truste les salles lyonnaises. Et les remplit. Ce genre autrefois rebelle et conscient, désormais divertissant, remplace aujourd'hui de plus en plus la variété.

Sébastien Broquet | Mardi 2avril 2019

Et si c'était le rap francophone qui sauvait les grandes salles de concert ? À Lyon, sûr, la montée en puissance de cette scène n'a pas laissé indifférent les gestionnaires de lieux et de festivals : au Transbordeur, depuis deux ans, les concerts de rap font le plein et sont pour beaucoup dans la bonne santé financière actuelle du spot historique de Villeurbanne, comme un cran supérieur, du côté de la Halle Tony Garnier, l'on savoure l'explosion populaire du genre qui permet aujourd'hui à des PNL et des Soprano (ce jeudi 4 avril) de remplir une salle jusque-là squattée par des chanteurs de variété française et des stars de classic rock anglo-saxons, tous vieillissants et en fin de carrière ou tout simplement, comme le dirait pas très finement Sibeth Ndiaye, dead. Et la relève tarde à venir : Dominique A n'est pas prêt de remplir une Halle. L'omniprésence du rap français comble de joie les directeurs de ces salles, ravis d'accueillir un public aussi large socialement que jeune et nombreux. Il est loin le temps où les programmateurs de salles estampillées rock flippaient à l'idée de programmer un rappeur (même si du côté des SMAC, ça n'a guère bougé) à cause des

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Le Film de la Semaine | Un apprenti scénariste palestinien peu imaginatif se fait dicter les rebondissements de la série politico-sentimentale sur laquelle il trime par un gradé israélien. Sameh Zoabi répond à l’absurdité ambiante par une comédie qui ne l’est pas moins… À hurler de réalisme et de rire.

Vincent Raymond | Mercredi 3avril 2019

Trentenaire velléitaire, Salam vient de trouver un job sur la série de propagande Tel Aviv on fire que produit son oncle. Comme il réside à Jérusalem et que le tournage s’effectue à Ramallah, il doit chaque jour passer par un checkpoint dirigé par Assi, un officier israélien qui devient conseiller occulte de la série, avant de tenter d’en infléchir la direction…Quand les larmes sont inopérantes et la colère inaudible, alors il reste l’humour. La dérision s’avère sans doute l’arme la plus efficace lorsqu’il s’agit d’aborder une situation politique verrouillée depuis des lustres, voire des siècles. À condition, évidemment de la manier avec intelligence et sans esprit partisan ; c’est-à-dire en pointant les comportements irréfléchis de chacun afin de renvoyer tous les protagonistes dos à dos plutôt que face à face, en les faisant rire ensemble de leurs travers mutuels et non les uns contre les autres — comme dans Les Aventures de Rabbi Jacob. Sameh Zoabi montre que la bêtise ne peut se prévaloir d’aucun passeport : elle adopte seulement des modulations différentes en fonction des car

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Rock | Parce que le temps file, qu'on a dépassé les 40 ans et qu'il vaut mieux boulotter la barbaque tant qu'elle fume encore, les hurluberlus Born Badiens de (...)

Stéphane Duchêne | Mardi 19mars 2019

Parce que le temps file, qu'on a dépassé les 40 ans et qu'il vaut mieux boulotter la barbaque tant qu'elle fume encore, les hurluberlus Born Badiens de Cannibale n'ont guère lanterné avant de donner un successeur à leur inaugural et trois étoiles No Mercy For Love. Et de livrer un nouveau modèle d'artisanat rock et d'idiosyncrasie esthétique qui inclut dans ses nombreux ingrédients son propre exotisme, en plus de tous ceux qu'il convoque aux quatre coins des genres, et une sauce résolument psychédélique dont seuls ces Bas-normands ont le secret.Si bien que l'on en vient à se dire que le titre dudit album, Not Easy to Cook, est bien mensonger, tant la décontraction et l'aisance semblent parcourir l'échine de ces onze titres électrisants oscillant entre la messe pas toujours noire et la danse de sabbat (comme sur The Ugliest Rabbit of the 70's). Comme une version, pas révolutionnaire, non, mais sans doute plus raffinée de leur précédent exercice. « It is a delicate and sweet dish » chante

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ECRANS | De Tatsuya Nagamine (Jap, 1h40) avec les voix (v.f) de Patrick Borg, Éric Legrand, Mark Lesser

Vincent Raymond | Mardi 12mars 2019

Quarante ans après avoir été expédié par le Roi Vegeta sur une planète hostile, le super guerrier Broly est retrouvé par l'armée de Freezer. Désormais dévoué à son “sauveur“, Broly doit combattre Vegeta fils et Goku sur Terre, et la soumettre pour le compte de Freezer.Sujets à la migraine ou l’épilepsie, prenez garde à l’interminable combat final, d’autant qu’il dure la moitié du film. Un déséquilibre proprement injustifiable d’un point de vue narratif (les évolutions de personnages se succèdent dans une surenchère frisant le ridicule — c’est le cas de le dire, car chaque degré supérieur donne lieu à une nouvelle coloration capillaire ; et un charivari visuel quasi-insoutenable, entre le luna park sous amphétamines et la contemplation forcée d’une guirlande de Noël électrique un 14-juillet au soir.Ce vacarme optique, aggravé par une désinvolture graphique et esthétique confinant au mépris du public, ravale la japanimation aux pires clichés d’une sous-culture artistiquement bâclée — une médiocrité dont Takahata, Miyazaki, Hosoda, Makoto Shinkai, Shunji Iwai entre autres, ont pro

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Portrait | Membre du Collectif X, Maud Lefebvre a la rigueur des grands enfants appliqués et la folie de ceux qui tentent de bousculer le quotidien. C’est comme metteure en scène de Cannibale que cette comédienne de formation nous avait épatés. Avec Maja, à la Renaissance cette semaine, elle convie l’étrange et nos peurs sur un plateau. Rare.

Nadja Pobel | Mardi 12mars 2019

Printemps 2016. Théâtre de l’Élysée. Semaine de vacances de Pâques, donc absence quasi abyssale de programmation dans les théâtres, un temps creux pour les "professionnels de la profession". Voir Cannibale presque par hasard. Et y trouver un phare de la création contemporaine : Maud Lefebvre met en scène un texte d’Agnès D’Halluin écrit d’après son idée originale : comment un jeune couple vit alors que la maladie incurable s’empare du corps de l’un d’eux ? Tout est là : leur cadre (les différentes pièces de l’appartement,le dehors), leurs émotions (la colère forte, l’amour fou), leur quotidien (cuisiner, se laver, s’éteindre). Avec un récit qui s’élève largement au-dessus du banal, une homosexualité jamais commentée, Maud Lefebvre signe une œuvre pleine, où aucun élément du théâtre n’est négligé au prétexte (réel) d’une économie étriquée. Alors, le travail dans l’urgence compense : « j’ai deux semaines de travail au plateau, trois au maximum » dit-elle. Et toujours, à l'observer, ce souci de rendre partageable ce qui se trame en amont. Maja, cette semaine à la Renaissance en est une nouvelle preuve.À 33 ans, Maud Lefebvre

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Librairie | Spécialisée dans les arts, la librairie Michel Descours fait peau neuve en projetant de s'ouvrir vers un plus large public et de s'implanter plus fortement dans la vie du Grand Lyon.

Jean-Emmanuel Denave | Mardi 5mars 2019

Sous ses dehors discrets et parfois un peu désuets, la rue Auguste Comte ne cesse, en réalité, de se métamorphoser. Rue traditionnelle des antiquaires, elle accueille aussi de nombreuses galeries d'art, dont certaines se sont très récemment installées, comme la galerie Ories, la galerie Henri Chartier, ou encore la galerie de street art Slika... Des centres culturels, comme le Goethe Institut et la Fondation Bullukian, sont tout proches. Cette situation semble a priori idoine pour une librairie spécialisée dans les arts comme la Librairie Michel Descours, qui fonctionne en osmose avec la galerie du même nom située juste en face. Mais si le lieu est nationalement connu et reconnu par les spécialistes (c'est la première librairie du genre en France, voire peut-être en Europe !), elle reste localement méconnue du grand public. Voire pire : elle fait parfois peur, et les Lyonnais pensent que les livres y sont plus chers qu'ailleurs (malgré un prix unique du livre instauré en

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Vice | Biopic pop d’un politicien matois peu bavard, Vice approche avec une roublarde intelligence et un judicieux second degré le parcours du terrible Dick Cheney. Nous avons rencontré son auteur à Paris, ainsi que l’interprète de Lynne Cheney. Et nous les avons fait parler…

Vincent Raymond | Mardi 19février 2019

Après le 11 septembre, étiez-vous conscient de la politique manipulatrice de Cheney ?Adam McKay : Franchement, non. Ça n’a été qu’au moment de l’invasion de l’Irak que soudain il y a eu une prise de conscience que quelque chose n’allait pas, qu’une riposte n’était pas justifiée. Nous avons participé à toutes les grandes manifestations de protestation, mais il a fallu près de deux ans pour que nous puissions réagir.Adam, vous dites en ouverture du film que les renseignements sur Cheney ont été difficiles à trouver. Comment avez-vous procédé ?AMcK : Au départ, notre équipe de chercheurs à exploré tout le corpus “cheneyen“ existant : tous les livres officiels, les interviews disponibles sur sa vie et son travail politique — ça ne manquait pas ! Une fois ce travail accompli, on a recruté nos propres journalistes qui sont allés faire des enquêtes sur les coulisses, à la rencontre de toutes ces personnes qui ont eu, à un moment ou un autre, affaire à la famille Cheney, à son parcours politique, à ce qui n’était pas officiel ni établi.Avez-vous cherché à

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Biopic | En général, la fonction crée l’organe. Parfois, une disposition crée la fonction. Comme pour l’ancien vice-président des États-Unis Dick Cheney, aux prérogatives sculptées par des années de coulisses et de coups bas, racontées ici sur un mode ludique. Brillant et glaçant.

Vincent Raymond | Mercredi 13février 2019

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Le fabuleux destin d’un soûlard bagarreur troquant, après une cuite de trop et les admonestations de son épouse, sa vie de patachon pour la politique. D’abord petite main dans l’administration Nixon, l’insatiable faucon parviendra à devenir le plus puissant des vice-présidents étasuniens…Reconnaissons à Hollywood ce talent que bien des alchimistes des temps anciens envieraient : transformer la pire merde en or. Ou comment rendre attractive, à la limite du grand spectacle ludique, l’existence d’un individu guidé par son intérêt personnel et son goût pour la manipulation occulte. C’est que Dick Cheney n’est pas n’importe qui : un type capable d’envoyer (sans retour) des bidasses à l’autre bout du monde lutter contre des menaces imaginaires, histoire d’offrir des concessions pétrolières à ses amis, de tordre la constitution à son profit et de déstabiliser durablement le globe peut rivaliser avec n’importe quel villain de franchise. Il est même étonnant que McKay parvienne à trouver une lueur d’humanité à ce Républicain pur mazout : en l’occurrence son ren

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Documentaire | de Laetitia Carton (Fr, 1h39)

Vincent Raymond | Mardi 30octobre 2018

Il y a une indéniable fibre d’ethnologue chez Laetitia Carton. Après avoir approché le peuple sourd dans J’avancerai vers toi avec les yeux d’un sourd (2016), voici donc qu’elle s’intéresse à une tribu épisodique : les participants des Grands Bals, une manifestation traditionnelle du centre de la France, où se retrouvent pour guincher joyeusement pendant une semaine jour et nuit des centaines d’amateurs de danses folkloriques. Elle même faisant partie de longue date des adeptes, la cinéaste raconte donc le phénomène un pied dedans, un pied dehors — si l’on peut dire. Errant au milieu de participants extatiques, cueillant quelques témoignages de jeunes, de vieux, de vieux-jeunes et de jeunes-vieux ; ajoutant de sa voix blanche quelques commentaires ici ou là, Laetitia Carton parvient difficilement à faire partager l’ensorcellement collectif. D’accord, les danseurs sont passionnés, mais des collectionneurs de porte-clefs ou des fabricants de Tour Eiffel en allumettes le seraient tout autant. L’exploit serait de contaminer un public hermétique à ces polkas, mazurkas, bourrées

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Documentaire | Saviez-vous qu’il existait dans le centre de la France des bals folkloriques durant plusieurs jours (et nuits), drainant des centaines de passionnés (...)

Vincent Raymond | Lundi 24septembre 2018

Saviez-vous qu’il existait dans le centre de la France des bals folkloriques durant plusieurs jours (et nuits), drainant des centaines de passionnés impatients d’user leurs semelles sur les parquets et d’apprendre de nouveaux pas ? La documentariste Laëtitia Carton les a rencontrés et est entrée dans la danse pour les besoins de son nouveau film, Le Grand Bal, qu’elle vient présenter en avant-première, en résonance avec la Biennale, en compagnie du producteur Jean-Marie Barbe. D’ici à ce qu’ils esquissent un pas de deux en public…Le Grand BalAu Comœdia le jeudi 27 septembre à 20h

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3 questions à... | Elle nous avait ébloui par sa mise en scène de Cannibale en 2016. La voici en résidence pour trois ans à la Renaissance d'Oullins. Rencontre.

Nadja Pobel | Lundi 10septembre 2018

Comment va se dérouler cette résidence ?Maud Lefebvre : Le théâtre va co-produire les deux prochains spectacles, que je fais avec le Collectif X. Pour cette année, ils ont acheté Maja,ma deuxième création qui naîtra à Andrézieu-Bouthéon en novembre. Ensuite, je vais travailler sur une adaptation cinématographique de John Cassavetes, Une Femme sous influence,que je mettrai en scène. C'est un challenge car c'est un texte déjà écrit alors que jusque là, j'étais dans des créations pures.L'année suivante, le projet, en collaboration avec quatre auteurs, se passera dans le futur avec deux cosmonautes. Et il y aura des ateliers avec les enfants, des personnes âgées, atteintes d'Alzheimer.D'où vient le projet de Maja, premier texte en tant qu'auteur et qui s'adresse aux enfants ?Ce n'est pas vraiment pour enfants. C'est même un spectacle pour adultes, adultes-parents mais pas forcément car ça peut rappeler des choses de sa propre en

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Drame | de Meryem Benm’Barek (Fr-Qat, 1h20) avec Maha Alemi, Lubna Azabal, Faouzi Bensaïdi…

Vincent Raymond | Lundi 3septembre 2018

Casablanca, de nos jours. Sa famille s’apprêtant à conclure une belle transaction, Sofia se trouve mal. Conduite à l’hôpital par sa cousine, la jeune femme accouche, totalement sidérée. Mère non mariée, la voilà donc hors-la-loi ; Sofia dispose d’une journée pour présenter le père. Qui est-il ?N’eût-il abordé que la délicate question du déni de grossesse chez les adolescentes, ce premier long-métrage sans apprêt, cru et réaliste aurait déjà mérité la vision. Mais il s’insère dans le contexte particulier de la société marocaine — un carcan où les relations sexuelles sont strictement circonscrites au mariage. Des règles férocement archaïques, modulables en fonction du niveau de revenus des contrevenants (et du montant des bakchichs qu’ils sont capables de verser aux forces de l’ordre).Ici, l’entourage de Sofia orchestre des magouilles d’arrière-boutique non pour préserver la jeune mère de la prison, mais pour sauvegarder l’honneur familial : un scandale risquant de compromettre la juteuse affaire en tractation. Cette vénalité assortie d’une marchandisation sans vergogne des femme

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Dogman | Un brave toiletteur pour chiens et une brute qui le traite pis qu’un chien sont au centre de "Dogman", le nouveau conte moral de Matteo Garrone. Une histoire italienne d’aujourd’hui récompensée par le Prix d’interprétation masculine à Cannes pour Marcello Fonte.

Vincent Raymond | Jeudi 12juillet 2018

Dogman est inspiré d’un fait divers ? Matteo Garrone : Oui, il s’est déroulé à la fin des années 1980, et il est très célèbre en Italie parce qu’il a été particulièrement violent. Mais on s’en est très librement inspiré : on l’a retravaillé avec notre imagination. Il n’a jamais été question de reconstruire dans le détail ce qui s’était passé. On a également changé la fin, puisque Marcello est un personnage doux, incapable de violence. Dans le film, il agit par légitime défense, non par préméditation. Je suis particulièrement content que le film soit présenté dans un pays où ce fait divers n’est absolument pas connu : le spectateur idéal, c’est celui qui le verra sans avoir cette histoire en tête et sans comparaison avec la réalité. En Italie, le film a un peu souffert de ce fait divers — en tout cas au début. Certains spectateurs se disaient « ça va être extrêmement violent, donc je n’irai pas le voir ». Ensuite, le bouche-à-oreille l’a aidé. En fait, la violence présente dans le film est surtout psychologique, et pas aus

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Les Bons Plans de la Semaine | Un bon plan par jour jusqu'à la rentrée : fuyez l'ennui, suivez le guide. Direction le Transbordeur mercredi soir pour la Summer Session du Petit Bulletin, on clôture ensuite le Bal des Fringants,avant un final endiablé dimanche sur des patins à roulettes.

La rédaction | Mercredi 4juillet 2018

Mercredi 4 juillet - Summer SessionL’apéro avec l’équipe du Petit BulletinChaque année, c’est désormais une tradition, toute l’équipe du Petit Bulletin vous convie à fêter son dernier numéro couvrant tout l’été (on sera de retour le 5 septembre) en sirotant quelques mojitos et mauresques au Transbordeur, où nous investissons la scène extérieure pour deux concerts de pépites à découvrir : Perez en premier lieu, qui vient de sortir son second album, où la pop électronisante du Bordelais enchante les fans de ce Daho post-house. Et en ouverture, on savourera le retour aux couleurs new wave tout aussi 80’s de la paire lyonnaise Spitzer. Il est probable que quelques membres de notre équipe se saisissent également des platines… On compte sur vous !Au Transbordeur à 19hJeudi 5 juillet - rockDernière danse aux FringantsUn dernier bal comme une dernière danse. Le 6 juillet, comme nous vous l'annoncions le mois dernier, le Bal

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Drame | de Matteo Garrone (It, int. -12 ans, 1h42) avec Marcello Fonte, Edoardo Pesce, Alida Baldari Calabria…

Vincent Raymond | Mardi 10juillet 2018

Toiletteur pour chiens dans une cité délabrée, Marcello la bonne pâte devient le larbin d’une brute toxicomane terrorisant le quartier, Simoncino, lequel ne manque pas une occasion d’abuser de sa gentillesse. Mais après une trahison humiliante de trop, le frêle Marcello réclame son dû…« Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie » Blaise Pascal pressentait-il le décor de Dogman en rédigeant ses Pensées ? Vaste étendue ouverte sur une non moins interminable mer, cette scène rappelle l’agora de Reality, ce microcosme dans lequel une kyrielle de drames peut éclore et se jouer aux yeux de tous ; chacun étant libre d’ouvrir ou de fermer les yeux sur ce qui se déroule sous ses fenêtres.Et de se claquemurer dans une passivité complice, surtout, quand un fou-furieux a fait du secteur son espace de jeu. Mettre au ban une de ses victimes, la plus inoffensive (en l’occurence le serviable Marcello) tient de la pensée magique ou de l’exorcisme : en se rangeant implicitement du côté du bourreau, on espère

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Cordes en Ballade | Cordes en ballade, 20e édition ! Toute en joie, en étonnements multiples, en convivialité : le pari initial a dépassé les espérances.

Pascale Clavel | Mardi 19juin 2018

Depuis 20 ans,Cordes en Ballade est devenu une référence auprès des amoureux d’une musique exigeante, diverse et subtile. La direction artistique, menée depuis l’origine par le Quatuor Debussy,reste terriblement inventive. Douze jours de balades en Ardèche au cœur d’une programmation en forme de patchwork élégant, où chaque festivalier part à la rencontre de musiques improbables. Le Teil, Viviers, Antraigues-sur-Volane, Cruas, Alba-la-Romaine, Privas… partons flâner ! Cette 20e édition s’ouvre à la cathédrale Saint-Vincent-de-Viviers avec un hommage appuyé à Claude Debussy pour le centenaire de sa mort. Suit une programmation riche en expériences décalées : nous entrons de plain-pied dans la cuisine d’Offenbach, avec un concert de parodies d’opérettes où le Quatuor Debussy et les chanteurs solistes d’Orphéon la Compagnie Vocale s’associent pour interpréter ses plus grands tubes.Pour fêter les 20 ans du festival, le Quatuor Léonis se lâche dans un spectacle fou : Éclisse totale. Les musiciens déroulent une musique dans tous ses états, passent du rock

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Démon d’Or | Sur les hauteurs de Lyon, dans un cadre champêtre et bucolique, la quatorzième édition du festival Démon d’Or prône la mixité et l’éclectisme. Au programme : les incontournables scènes dub et techno. Petit nouveau cette année, le hip-hop francophone fait une entrée remarquée avec une sélection d’artistes impressionnante.

Louis Dufourt | Mardi 19juin 2018

Nouveau programmateur, nouvelle ambiance. Les chapiteaux bariolés, scènes en plein air et jardins à thèmes sur fond de forêt seront bien présents, on se rassure. Sur la commune de Poleymieux-au-Mont-d’Or, le festival durera trois jours avec l’ouverture de la grande scène le dimanche après-midi : quand on aime, on ne compte pas.À l’origine orienté vers les frénétiques sonorités trance,techno et dub, Démon d’Or ouvre ses portes aux musiques urbaines. Et de quelle manière : en trois jours, tous les grands noms de la scène hip-hop francophone actuelle se succèderont avec Lomepal, Moha La Squale, Caballero et JeanJass et l’Or du Commun, pour ne citer que les plus médiatisés.Et Moha et MohaDeux phrases de Brel et Brassens, le récit de son parcours de dealer, un visage d’ange, le flow de Mister U, les cheveux de PNL et des millions de vues sur YouTube grâce à ses street

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Refugee Food Festival | « Certaines régions sont en train de se déconstruire parce qu'elles sont submergées par les flux de demandeurs d'asile », déclare un ancien maire devenu ministre. OMG : la gastronomie lyonnaise va finir démantelée, éparpillée ? À moins que des initiatives comme le Refugee Food Festival offrent un nouveau sens au titre, un poil périmé, de capitale mondiale de la bonne bouffe...

Adrien Simon | Lundi 11juin 2018

Après une première édition française en 2016, une seconde européenne l’année dernière, les parisiens de Food Sweet Food, Marine Mandrila et Louis Martin, auteurs d’un remarqué Very Food Trip (Planète+ pour la série, La Martinière pour l’ouvrage), internationalisent cette année leur Refugee Food Festival.En ce mois de juin – le 20 étant la journée mondiale des réfugiés – des restaurants de New York, Athènes, Bologne, San Francisco ou Cape Town bouleversent leurs menus et accueillent des cuistots en exil. Certes, Brooklyn c’est un peu loin pour aller manger afghan [on invente : le programme n’est pas encore disponible au moment où nous bouclons], mais heureusement, Lyon accueille aussi l’événement.S'engagerCeci grâce à Claire Fournier et Clara de La Fonchais qui portent le projet bénévolement – c’est ainsi que fonctionne le RFF – et la collaboration de restaurateurs qui invitent, l’espace d’un ou deux soirs, des chefs étrangers ayant récemment obtenu l’asile en France. Ainsi,

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