By akademiotoelektronik, 17/03/2023

Intelligence artificielle: quels sont les secteurs qui recrutent, les postes en pénurie?

Selon une étude, l’adoption des technologies d’IA par les entreprises françaises reste en retrait par rapport à nos voisins européens.

L'intelligence artificielle: derrière ce terme qui fait le buzz, un peu fourre-tout, se cache une vraie réalité économique et technologique. De plus en plus de produits et de services (traduction simultanée, chatbots, transcription de la voix en texte...) mais aussi de process d'entreprises (production, optimisation, modèles prédictifs, analyses de marché...) s'appuient en effet sur l'association de plusieurs technologies (big data, machine learning...) qui composent l'IA.

Selon une étude de Michael Page, les revenus mondiaux liés à ce secteur devaient représenter 156,5 milliards de dollars en 2020 soit une augmentation de 12,3% sur un an. Ce chiffre devrait doubler à l’horizon 2024 pour atteindre 300 milliards.

36% des entreprises utilisent au moins une technologie IA

En France, le taux d'adoption (au moins une technologie IA utilisée) est de 36% contre 42% en Europe en moyenne. Un retard qui s'explique selon l'étude par la difficulté à recruter des profils ayant les compétences adaptées, et le manque de compétences en interne (cités par 57 et 45% des entreprises interrogées).

Résultat, selon un rapport de la Commission européenne, de nombreuses compétences techniques dans l'IA sont pénuriques en France: 44% dans le big data, 44% dans le Machine learning et la modélisation par exemple.

Intelligence artificielle: quels sont les secteurs qui recrutent, les postes en pénurie?

Pour autant, l'étude souligne que la compétence technique n'est pas une fin en soi face aux problématiques et besoins de l'entreprise. "En plus des compétences techniques indéniablement liées aux métiers de l’IA et de la data, les entreprises ont besoin de candidats dotés d’une réelle compréhension business, communiquants et agiles, à même de faire le lien avec l’environnement opérationnel pour lequel ils développent des solutions", déclare Amélia Fanchette, Manager chez Michael Page Technology.

Fortes rémunérations mais pour des profils protéiformes

En effet, selon les besoins d’une entreprise, sa taille, sa maturité technologique aussi, le profil recherché va différer. De même, le rattachement de l’expertise, à la Direction Marketing ou à la DSI, va impacter directement la mission et les compétences recherchées. Les besoins dans l’IA ne sont donc pas exclusivement technologiques mais bien pluridisciplinaires.

Ceci étant dit, quelles sont les compétences aujourd'hui les plus difficiles à trouver (et leurs rémunérations hors bonus selon l'expérience)?

  1. Ingénieur Programmation Linguistique (30 à 50.000 euros par an)
  2. Ingénieur, analyste, consultant Data (35 à 80.000 euros par an)
  3. Ingénieur DataOps (38 à plus de 80.000 euros par an)
  4. Ingénieur/Développeur IA (36 à plus de 80.000 euros par an)
  5. Responsable protection des données (38 à 85.000 euros par an)
  6. Ingénieur Machine Learning (40 à 90.000 euros par an)
  7. Consultant Data Visualisation (38 à 100.000 euros par an)
  8. Chef de Projet (70 à 100.000 euros par an)
  9. Architecte Data (70 à plus de 100.000 euros par an)
  10. Chief Data Officer (80 à 150.000 euros par an)

Côté secteurs les plus demandeurs, sans surprise, les Technologies de l’Information (IT) est le plus avancé en matière d’adoption de l’IA avec 63 % des acteurs du secteur utilisant déjà au moins une technologie liée à l’IA.

La Finance et l'Assurance prochain gros recruteur

L’Industrie constitue l’un des secteurs les plus en avance avec 47 % d’adoption d’une technologie liée à l’IA et 27 % de deux ou plus.

Le secteur de la Santé fait également partie des fers de lance. Déjà utilisée dans le domaine médical (opérations assistées, robots compagnons ou prothèses intelligentes), l’IA est et sera au cœur de la médecine du futur.

Le secteur de la Finance et des Assurances possède des conditions favorables à une utilisation accrue de l’IA grâce aux volumes de données à disposition, issus des transactions bancaires. "Il n’est donc pas étonnant que 30% des acteurs du secteur prévoient d’intégrer des technologies de l’IA dans leur fonctionnement, et que 40 % en utilisent déjà au moins une", souligne l'étude .

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business
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