Par akademiotoelektronik, 17/02/2023

La loi Hadopi a permis aux films américains d'augmenter leurs recettes de 121 millions d'euros Au détriment des films français, révèle une étude

En 2009, les autorités françaises ont adopté la loi Hadopi afin de lutter contre le piratage des œuvres culturelles. En principe, la mise en application des différents chapitres et volets de cette loi devait amener les internautes à utiliser des moyens légaux pour obtenir les œuvres culturelles. Si nous nous inscrivons dans cette logique, cette loi devait augmenter les recettes liées à ces œuvres culturelles.Toutefois, les conséquences de cette loi sur le cinéma français ne sont pas aussi logiques qu’on le prévoyait. En effet, Christophe Bellégo (normalien, administrateur de l’Insee) et Romain de Nijs (diplômé et chercheur à l’École polytechnique) ont mené une étude afin d’évaluer les effets de la loi Hadopi sur les recettes des films dans les salles de cinéma.Après avoir utilisé quatre stratégies à différents niveaux d’observation, les professionnels sont parvenus à la conclusion que « la loi Hadopi est associée à une augmentation de la part de marché des films américains de 9 %, mais sans augmentation de la demande totale pour les films en salle ».Plus simplement, cette loi a eu comme conséquences sur les individus de les amener à regarder plus les films américains en salle plutôt que de les amener à regarder les films français. De plus, cette étude révèle que le taux de fréquentation des salles de cinéma n’a pas pour autant augmenté.Pour parvenir à ces conclusions, les auteurs du rapport ont d’abord mené des études au niveau des villes en France pour voir les effets de la loi Hadopi sur le piratage des films américains. Deuxièmement, ils ont mené une étude comparative entre les ventes des films américains et celles des films français afin d’établir un lien entre ces ventes et la loi Hadopi sur l’ensemble du territoire français. Troisièmement, ils ont comparé les résultats de ventes des films américains à travers différents pays d’Europe. Et en dernier point, ils ont analysé les ventes de films pour différents groupes de consommateurs.Toute cette démarche a révélé que depuis l’adoption de la loi Hadopi, les jeunes se sont plus tournés vers les salles de cinéma pour regarder les films américains par rapport aux autres catégories d’âge. La raison fondamentale est que lorsque la loi est entrée en vigueur, les jeunes ont abandonné les moyens illégaux de téléchargements des films pour se tourner vers les salles de cinéma. Aussi, s’ils pouvaient par le passé regarder des films français en salle, les jeunes vont effectuer des sélections en privilégiant les films américains au détriment des films français en raison de leur goût prononcé pour les premiers et de leurs moyens limités. Cette attitude représente en France, une croissance de 10 % pour les films américains visionnés en salle par les consommateurs. En termes d’entrées en salle de cinéma, cela fait une hausse de 19,2 millions ce qui donne une augmentation de 121 millions d’euros pour les films américains regardés en salle au détriment des films français.Nous rappelons également qu’au début de ce mois, le sénat a suggéré la suppression de la HADOPI estimant qu’elle « n’a pas apporté la preuve de son efficacité ». Avec ces nouvelles informations qui desservent les intérêts français, la position du Sénat pour la suppression cet organisme sera davantage renforcée.Télécharger le rapport complet de l’étudeSource : BFMTVEt vous ?Que pensez-vous des résultats de cette étude ?Que pensez-vous qu’il est possible de faire pour éviter de telles conséquences ?Voir aussiForum Actualités politique

La loi Hadopi a permis aux films américains d'augmenter leurs recettes de 121 millions d'euros
Au détriment des films français, révèle une étude

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